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SC 259
Jérôme
Commentaire sur saint Matthieu, tome II
Livres III et IVjuillet 1979Texte latin du Corpus Christianorum établi par D. Hurst et M. Adriaen. — Traduction, notes et index par Émile Bonnard.
ISBN : 9782204014250346 pagesSobre et rapide, un commentaire qui va à l'essentiel, par le plus savant exégète latin.Présentation
En 398, à la demande d’un ami pressé, Jérôme commente à la hâte (en deux semaines, si l’on en croit sa préface !) le premier évangile. Il le fait en se souvenant de ses lectures sur le sujet (dont le commentaire d’Origène), sans jamais s’enliser dans une érudition pesante, mais en faisant le point de ce qu’ont dit ses prédécesseurs pour marquer sa différence. Il s’explique, chaque fois qu’il le faut, sur les différences entre les évangélistes. Il dit peu sur chaque verset, va à l’essentiel, situe la péricope dans son ensemble, la rapproche d’autres passages bibliques, bref, fait son travail d’exégète théologien, doublé d’un pédagogue et d’un écrivain de talent. Surtout, il montre en quoi chaque parole de l’Évangile peut parler à tout lecteur et l’éclairer sur sa propre vie, faisant ainsi du premier évangile le miroir du chrétien.
Le présent volume contient les livres III et IV du Commentaire, qui commentent Mt 16, 13 à la fin.
Avec ce volume s’achève l’édition du Commentaire de s. Jérôme sur s. Matthieu. Il débute ici par la profession de foi de Pierre à Césarée et la première annonce de la Passion.
L’intérêt de ce commentaire célèbre, « d’expression ramassée, mais riche de sens », de même que les mérites de la traduction et de l’annotation données ici, ont été soulignés par les recensions du premier volume.
Trois index : scripturaire, onomastique et analytique, facilitent la lecture et la recherche.Émile Bonnard, ancien élève de l’ENS, agrégé de l’université, a traduit l’ensemble du Commentaire sur Matthieu de Jérôme.
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Libri III-IV
Le présent volume contient les livres III et IV du Commentaire. Le livre III couvre Mt 16, 13 à Mt 22, 37 : s’y trouvent donc notamment les commentaires de la Transfiguration (Mt 17, 1-9) et du discours sur la vie de l’Église (Mt 18, 1-35). Le livre IV explique la fin du premier évangile : le discours eschatologique (Mt 24-25) et les récits de la Passion et de la Résurrection.
Extrait(s)
Commentaire sur Matthieu IV, sur Mt 27, 44-45, p. 295-297
44. Les brigands crucifiés avec lui l'accablaient aussi des mêmes outrages. Ici, par une figure nommée syllepse, au lieu d'un brigand, on laisse entendre que tous deux ont blasphémé. Mais, selon Luc, tandis que l'un blasphémait, l'autre proclama sa foi et, au contraire, réprimanda celui qui blasphémait. Il n'y a point contradiction entre les Évangiles. Tout d'abord, tous deux ont blasphémé, puis lorsque le soleil disparut, que la terre trembla, que les rochers se fendirent et que les ténèbres s'épaissirent, alors l'un crut en Jésus et il effaça sa première incrédulité par la profession de foi qui la suivit. En ces deux brigands, ce sont les deux peuples, celui des Gentils et celui des Juifs qui ont tout d'abord outragé le Seigneur ; mais ensuite, épouvanté par la grandeur des miracles, l'un d'eux fit pénitence […].
45. A partir de la sixième heure, l'obscurité se fit sur tout le pays jusqu'à la neuvième heure. Selon des insinuations des détracteurs des Évangiles, c'est par ignorance que les disciples du Christ ont interprété en fonction de la résurrection du Seigneur une éclipse du soleil, phénomène qui se produit à époques fixes et déterminées : alors qu'une éclipse de soleil ne se produit jamais qu'à la nouvelle lune. Or, personne n'en doute, au temps de Pâque la lune était dans son plein. Pour qu'on ne puisse croire que l'ombre de la terre ou un passage du globe de la lune devant le soleil avaient produit des ténèbres brèves et rousses, la durée est spécifiée : trois heures, pour exclure tout prétexte aux chicaneurs. J'en suis persuadé, cela se fit pour que fût accomplie la prophétie : « Le soleil se couchera en plein midi et, pendant le jour, la lumière sera obscurcie sur terre » (Am 5, 9), de même dans un autre passage : « Le soleil s'est couché alors qu'on était encore au milieu du jour » (Jr 15, 9) À mon avis, la lumière la plus éclatante du monde, c'est-à-dire le « grand luminaire », retira ses rayons pour ne pas voir le Seigneur suspendu au gibet ou pour priver du bienfait de sa lumière les impies blasphémateurs.
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