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SC 249
Patrick
Confession et Lettre à Coroticus
octobre 1978Introduction, texte critique, traduction et notes par Richard P.C. Hanson, avec la collaboration de Cécile Blanc.
ISBN : 9782204012775199 pagesIndisponible chez notre éditeurAutoportrait, sans fard ni concession, de l'apôtre de l'Irlande au 5e siècle.
Présentation
« Moi, Patrick, un pécheur, le plus rustre et le dernier de tous les fidèles… » Ainsi commence la Confession du saint d’origine bretonne (v. 390 - v. 460) : dans cette autobiographie spirituelle, qui est aussi un récit plein de péripéties, il rend compte de ses activités comme premier évêque de l’Irlande. Dans la Lettre à Coroticus, il s’adresse à un chef breton, chrétien de nom, qui avait massacré et enlevé plusieurs nouveaux convertis. L’évêque excommunie le breton et l’invite à faire pénitence et à réparer.
Écrites en latin par un homme qui a eu la Bible pour principale instruction, la Confession et la Lettre nous informent sur la vie de l’Église au ve siècle ainsi que sur l’Irlande de cette époque. Elles donnent aussi le portrait vrai et sans artifice d’un homme chrétien du Bas-Empire romain.Richard Patrick Crosland Hanson (1916-1988), qui a été professeur de théologie à l’Université de Manchester et, de 1970 à 1973, évêque anglican de Clogher en Irlande, est notamment l’auteur de The Search for the Christian Doctrine of God: The Arian Controversy, 318-381 (Londres 1988).
Cécile Blanc († 2013) a aussi publié dans la collection Sources Chrétiennes l’ensemble du Commentaire sur saint Jean d’Origène.Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
De l’évangélisateur de l’Irlande, la Collection a publié dans un même volume les seuls écrits conservés, un récit autobiographique, la Confession, et la Lettre à Coroticus (n° 249), deux textes d'une valeur unique sur la vie en Bretagne romaine et en Irlande, sur le développement du christianisme dans ces régions, sur le latin et le texte biblique alors en usage.
Saint Patrick nous est connu surtout par ses ouvrages. Ils permettent d’établir que Patrick a exercé son ministère au Ve siècle. Il pourrait être né en Bretagne vers 390, et serait mort vers 460. Issu d’une famille chrétienne de bretons romanisés – son père était décurion –, mais dont la langue d’usage était probablement le celte, Patrick ne parcourut que les premiers degrés de l’éducation romaine, et déclare lui-même n’avoir qu’une connaissance médiocre du latin. A cet égard, il est sans doute assez représentatif de toute une partie de la société bretonne du Ve siècle, celle des propriétaires terriens relativement aisés, dont la culture latine reste le plus souvent limitée et demeure largement concurrencée par leur culture celtique originelle.
À l’âge de seize ans, il est capturé par des pirates irlandais. Il se tourne vers Dieu pendant sa captivité. Il s’enfuit au bout de six ans et regagne la Bretagne. Il s’entend être appelé à l’évangélisation des païens d’Irlande par « la voix des gens de la forêt de Voclute ». Il devient diacre, puis prêtre, et étudie la Bible, avant d’être nommé évêque en Irlande avec la mission de convertir les au christianisme les païens d’Irlande. Patrick opère de nombreuses conversions, sans doute des groupes de population. Il fonda probablement sa principale église à Armagh, son ministère se limitant au nord de l’Irlande. Après sa mort, un culte se développa en son honneur autour du monastère d’Armagh.
Epistula ad milites Corotici
Sa Lettre à Coroticus, une lettre d’excommunication, témoigne très concrètement de ce que fut la dimension politique de son activité épiscopale. Lettre dure et sévère, selon ses propres termes, elle condamne la conduite criminelle du chef breton Coroticus et celle de ses soldats. Leur crime est d’autant plus scandaleux qu’ils sont chrétiens, que le raid opéré par eux en Irlande, à partir peut-être du pays de Galles, s’est effectué contre d’autres chrétiens (Pictes ?), des néophytes, qui venaient d’être baptisés et qu’ils ont massacrés, réduits en esclavage ou vendus à des païens.
Confessio
Patrick se heurte à un sentiment d’hostilité en Bretagne, et il est l’objet d’une grave accusation visant à le discréditer. Des évêques bretons se rendirent en Irlande et le condamnèrent. Patrick poursuit cependant son ministère. C’est en partie pour se disculper qu’il écrit sa Confession. C’est, en même temps qu’une justification de son ministère, une louange de Dieu. Il relate certains événements de sa vie, sans suivre toujours l’ordre chronologique, ainsi que des songes et des visions (appel à la mission, consolation, expérience spirituelle, …).
Sa culture est puisée surtout dans la Bible, car il était peu instruit. Sa Confession nous livre le portrait d’un évêque au Ve siècle, des informations sur l’Irlande de ce temps, dont nous savons peu de choses, ainsi que sur les Pictes.
Extrait(s)
Confession, 16 (SC 249, p. 87)
« Mais, lorsque je fus arrivé en Irlande – or je faisais paître le bétail chaque jour et je priais souvent dans la journée –, l’amour de Dieu et sa crainte m’envahirent de plus en plus, ma foi grandit, mon esprit se laissa conduire, de sorte que je faisais environ cent prières en un seul jour et à peu près autant de nuit, que je demeurais dans les forêts et sur la montagne, que je me levais avant le jour pour prier, par la neige, le gel et la pluie, que je ne ressentais aucun mal et qu’il n’y avait aucune paresse en moi – comme je le vois maintenant, car alors l’esprit était en moi plein d’ardeur. »
Errata
Page Localisation Texte concerné Correction Remarques 7 l. 22 L’une d’elle L’une d’elles 8 l. 4 et 9 soi-disant prétendu 11 l. 9 soi-disant prétendu 48 l. 3 arconte raconte