• SC 246

    Cyrille d'Alexandrie

    Dialogues sur la Trinité, tome III
    Dialogues VI-VII

    juin 1978

    Texte critique, traduction et notes par Georges-Matthieu de Durand, o.p.

    Ouvrage publié avec le concours du Conseil canadien de recherches sur les humanités.
    ISBN : 9782204012621
    332 pages
    Indisponible chez notre éditeur

    Le Fils est-il Dieu ? Et l'Esprit ? Au début des années 420, les acquis de près d'un siècle de controverses.

    Présentation

    Le Fils de Dieu est parfaitement égal au Père : impossible de mettre le moindre bémol à cette affirmation sans renoncer à la foi chrétienne. Voilà ce que Cyrille veut montrer dans ses sept Dialogues sur la Trinité, écrits dans les années 420. Ce long entretien fictif, où il répond aux questions du vieillard Hermias, entend réfuter les ariens qui niaient la divinité du Fils. 
    Dans le livre VI, il insiste sur la distinction entre le Fils comme Dieu et comme homme. Quatre objections qui lui sont opposées à partir de l’Écriture. Par exemple, lle Christ adore et il avoue une certaine ignorance : l’un et l’autre sont des actes de l’humanité ; or le Fils comme Dieu est adoré et non adorant, et il connaît tous les secrets du Père. 
    Le livre VII – le dernier – défend la divinité du Saint-Esprit : il est de même nature que le Père et le Fils, il est Dieu en nous. Il vivifie parce qu’il est lui-même vie par nature ; il est saint non par participation de la sainteté de Dieu, il est la sainteté même de Dieu. 
    Le volume se clôt sur des index et une table de concordance valant pour les sept livres.

    Georges-Matthieu de Durand, o.p. (1923-1997), fut un spécialiste de Cyrille d’Alexandrie dont il a édité et traduit dans la collection les Dialogues sur la Trinité et Deux dialogues christologiques. Il y a aussi publié des œuvres de Marc le Moine, d’Hilaire de Poitiers et d’Eunome.

    Le mot des Sources Chrétiennes

    Les sept Dialogues sur la Trinité font parties de la série des trois grandes œuvres dogmatiques antiariennes écrites par Cyrille entre 424 et 429. Ils en occupent le milieu chronologique, écrits après le Thesaurus et avant le Commentaire de l’évangile de Jean. Ils se présentent comme un long entretien entre un interlocuteur A, représentant l’auteur, qui occupe évidemment le plus long temps de parole, et un interlocuteur B (le vieillard Hermias), de bonne volonté mais parfois naïf, qui lui pose toutes les questions sur lesquelles Cyrille veut s’exprimer. Il n’y a pas de plan évident à l’ensemble, hormis le fait que le dernier Dialogue (VII) est consacré au Saint-Esprit. La théologie trinitaire qui se déploie semble être structurée par une formule-clef, héritée d’Athanase, qui serait : « du Père, par le Fils, dans l’Esprit ». Elle n’en part pas moins de l’homoousios, tout l’effort de Cyrille se voulant défense de la foi de Nicée contre l’arianisme.

    La tradition du texte n’est pas très abondante : 6 manuscrits connus, le plus ancien du XIe siècle, les autres du XIVe ou XVe. Une tradition indirecte montre que l’œuvre a été utilisée dans divers florilèges dogmatiques, en particulier ceux liés aux controverses sur le filioque entre le XIIe et le XVe siècle.

    Bernard Meunier

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Ce volume contient les Dialogues VI et VII.

    Dialogue VI : Distinguer le Fils comme Dieu et comme homme. Si le Fils est l’empreinte de l’hypostase du Père, il a les mêmes attributs que lui. Réponse à quatre objections faites à partir de l’écriture. 1) Le Fils est sanctifié par le Père. Comme Dieu il n’a nul besoin de recevoir l’Esprit qu’il possède substantiellement comme le Père ; il le reçoit du Père, avec nous, en tant qu’homme. 2) le Fils reçoit du Père la gloire et la seigneurie. Le début de Jn 17 montre que le Fils possédait la gloire divine avant la création. Il n’a rien reçu de plus comme Dieu, mais a reçu en tant qu’homme. Témoignages scripturaires. De même pour la seigneurie : avant l’incarnation il la possédait par nature et n’a pas besoin de la tenir du Père. Témoignages. Le « jusqu’à » de 1 Co 15, 26 ne met pas une limite à sa royauté mais à son combat contre le mal. 3) Le Fils reçoit du Père le pouvoir d’agir. Pourtant le Père a tout accompli par le Fils, et dans l’évangile Jésus fait des miracles de sa propre autorité. Le Père agit par le Fils, c’est ce que le Fils veut dire. 4) Le Christ adore et il avoue de l’ignorance. L’un et l’autre sont des actes de l’humanité. Le Fils comme Dieu est adoré et non adorant, et il connaît tous les secrets du Père.

    Dialogue VII : Le Saint-Esprit est Dieu par nature. Certains font de l’Esprit une créature, d’autres une nature intermédiaire. L’écriture enseigne les trois hypostases divines. L’Esprit est consubstantiel au Père et au Fils, il est Dieu en nous. L’Esprit nous fait temples de Dieu, donc il est Dieu. Il nous fait adopter comme fils. Il oint le Christ et le fait roi, il témoigne à son sujet, il remplit l’univers : il est Dieu. Examen de textes scripturaires opposés par les adversaires : Dieu dit qu’il crée l’Esprit (Am 4, 13). L’Esprit restaure la nature humaine, lui rend la ressemblance divine : il est Dieu. Dans l’Esprit le Christ expulse les démons, l’Esprit fait advenir le Royaume, il vivifie parce qu’il est lui-même vie par nature, il est saint de la sainteté de Dieu, non par participation : il est de même substance que Dieu.

    Extrait(s)

    Parler du Fils avant et après l’incarnation (Dial. Trin. VI, 601d-e, SC 246, p. 55)

    Et maintenant, Père, glorifie-moi de la gloire que j’avais près de toi avant que fût le monde (Jn 17, 5). Le Seigneur d’une gloire permanente et originelle, après avoir été privé de gloire dans l’entretemps pour s’être abaissé au niveau humain, retourne à la gloire qui était en lui auparavant de par sa nature et il attribue à l’économie avec la chair les propos qui conviennent à l’anéantissement ainsi que la passion de cette chair. Il est donc par-dessus tout nécessaire de savoir les époques : celles où ce qui relève de la chair et de la privation de gloire avait encore son usage ; et celles, antérieures à sa venue, où, en Seigneur de gloire qu’il est, on découvre qu’il ne reçoit pas la gloire, mais la possède en propre, comme Dieu.

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