• SC 241

    Anonyme

    Conciles gaulois du IVe siècle

    décembre 1977
    ISBN : 9782204012003
    164 pages

    Des réponses collégiales aux problèmes du temps, d'Arles en 314 à Turin en 398.

    Présentation

    La synodalité, la voici en actes, tout au long du ive siècle. Ce sont en effet des réponses collégiales aux problèmes du temps qu’apportent, réunis dans ce volume, les textes législatifs, ou « canons », issus des neufs conciles des évêques de Gaule et de l’apocryphe « concile de Cologne » : Arles en 314, Cologne en 346, Arles encore en 353, Béziers en 356, Paris en 360-361, Valence en 374, Bordeaux en 384-385, Trèves en 386, Nîmes en 396, Turin en 398. Les textes, en latin, sont extraits soit des collections canoniques, soit d’œuvres historiques d’Hilaire de Poitiers, de Sulpice Sévère, de Jérôme ou de Prosper d’Aquitaine. Les questions abordées sont d’ordre doctrinal, avec les réponses de l’Église de Gaule au donatisme, à l’arianisme et au priscillianisme, mais aussi ecclésial : organisation, statut du clergé, cadres hiérarchiques, vie sociale, conflits de personnes. Ces textes riches en enseignements historiques révèlent ainsi des aspects concrets, peu connus ou très actuels, de la vie de l’Église.

    Spécialiste de droit romain et de droit canonique, Jean Gaudemet (1908-2001) a également publié, avec Brigitte Basdevant-Gaudemet, les Canons des conciles mérovingiens (vie viie siècles), nos 353-354 des Sources Chrétiennes.

    Le mot des Sources Chrétiennes

    Un ensemble de documents juridiques (canons de conciles régionaux) ; un aspect concret, peu connu, de la vie de l’Église dans les Gaules (organisation, statut du clergé, cadres hiérarchiques, vie sociale, conflits de personnes, opposition des doctrines) qui complète heureusement le témoignage des œuvres littéraires. Un type de document à rapprocher des Actes de la conférence de Carthage de 411, et que complète, dans la Collection, l’édition des Canons des conciles mérovingiens des VIe et VIIe siècles (n° 353 et 354).

    Liste des conciles gaulois du IVe s.  présents dans SC 241 :
    Arles 314 -> CPL 1776a
    Cologne 346 -> CPL 178
    Arles 353 -> pas de n° CPL, cf. Sulpice Sévère
    Béziers 356 -> pas de n° CPL, cf. Hilaire de Poitiers
    Paris 360-361 ->CPL 1776b, cf. Sulpice Sévère
    Valence 374 -> CPL 1776c
    Bordeaux 384-385 -> pas de n° CPL, cf. Sulpice Sévère et Prosper d'Aquitaine
    Trèves 386 -> pas de n° CPL, cf. Sulpice Sévère
    Nîmes 396 -> CPL 1779
    Turin 398 -> CPL 1773

    Jean-Noël Guinot

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Conciles gaulois

    Cet ensemble de canons issus de neuf conciles régionaux qui ont été réunis entre août 314 et septembre 398 livre un aspect concret, peu connu, de la vie de l’Église dans les Gaules : organisation, statut du clergé, cadres hiérarchiques, vie sociale, conflits de personnes, opposition des doctrines (Arles 314 pour le donatisme, d’autres pour l’arianisme ou le priscillianisme). En ce sens, ces documents juridiques complètent heureusement le témoignage des œuvres littéraires. Ils ont fait l’objet d’un bref récit ou d’une mention dans des sources anciennes, ou ont parfois élaboré un document conciliaire commun. Quatre d’entre eux ont laissé des canons disciplinaires : Arles 314 (22 canons), Valence (4 canons), Nîmes (7 canons) et Turin (8 canons). Le présent volume fournit l’essentiel de cette documentation disponible pour chaque concile. Ils sont à rapprocher, dans la Collection, des Actes de la conférence de Carthage de 411 et des Canons des conciles mérovingiens des VIe et VIIe siècles (nos 353 et 354).

    Origine de la documentation : quand il s’agit de récits, ce sont des extraits d’œuvres historiques de Sulpice Sévère, d’Hilaire de Poitiers ou de Prosper d’Aquitaine (et une fois Jérôme) ; s’il s’agit de canons, ils proviennent de collections canoniques constituées dès l’Antiquité tardive ou à l’époque carolingienne, transmises par des manuscrits en onciales (collections dites de Corbie, de Lyon, de Lorsch, de Cologne etc.).

    Les neufs conciles présents dans l’édition sont les suivants :

    Arles, le 1er août 314 (CPL 1776a), actes transmis par une douzaine de manuscrits

    Lettre au pape Sylvestre (regret que Sylvestre n’ait pu venir au concile, communication des décisions) suivie d’une collection courte de 9 canons, d’après un unique ms. de Paris ; collection complète des 22 canons : observance de Pâques à une date unique, rapport à l’église de certaines catégories (cochers, gens de théâtre, gouverneurs), cas du re-baptême africain, adultères, actes interdits aux ministres, organisation et validité territoriale des ministères, cas d’apostasie. Souscriptions. 6 canons apocryphes.

    Cologne, le 12 mai 346 (CPL 178) : actes d’un concile fictif, transmis par un manuscrit du 10e s., condamnant Eufratas, évêque du lieu, qui niait la divinité du Christ.

    Arles, en 353 (pas de n° CPL) : actes non conservés ; sont donnés deux extraits de Sulpice Sévère, Chroniques II, 39 (CPL 474) et d’Hilaire de Poitiers, Collectanea antiariana parisina B, I, 6 (CPL 436)

    Béziers, en 356 (pas de n° CPL) : actes non conservés ; sont donnés deux extraits d’Hilaire de Poitiers, Contre Constance,2 (CPL 461) et de Jérôme, Les hommes illustres, 100 (CPL 616)

    Paris, en 360-361 (CPL 1776b) : actes non conservés ; sont donnés deux extraits de Sulpice Sévère, Chroniques II, 45 (CPL 474) et d’Hilaire de Poitiers, Collectanea antiariana parisina A, I (CPL 436)

    Valence, le 12 juillet 374 (CPL 1776c), actes transmis par plusieurs collections gauloises du 6e s. et par une douzaine d’autres collections canoniques anciennes

    Lettre synodale faisant connaître des décisions sur les clercs mariés deux fois, sur les conditions de réconciliation des vierges qui se sont mariées, le sort des baptisés qui ont renié, les clercs souillés par un péché mortel. Souscriptions. Lettre à l’église de Fréjus.

    Bordeaux, en 384-385 (pas de n° CPL) : actes non conservés ; sont donnés deux extraits de Sulpice Sévère, Chroniques II, 49-50 (CPL 474) et de Prosper d’Aquitaine, Résumé des Chroniques, n. 1187 (CPL 2257)

    Trèves, en 386 (pas de n° CPL) : actes non conservés ; sont donnés plusieurs extraits de Sulpice Sévère, Dialogues II, 11, 2-5 et 12, 2 – 13, 6 (CPL 477)

    Nîmes, le 1er octobre 396 (CPL 1779), actes transmis par un seul manuscrit

    Lettre conciliaire contenant 7 canons (sur des questions de validité de ministères : mise en garde contre ceux qui se présentent comme clercs venus de loin, interdiction des diacres femmes…) et les souscriptions.

    Turin, 22 septembre 398 (CPL 1773), actes transmis par une poignée de manuscrits

    Lettre conciliaire contenant les décisions prises. Sur la préséance personnelle de l’évêque de Marseille, sur le primat disputé entre Vienne et Arles, sur des ordinations abusives et des sanctions prises contre certaines personnes ; sur Félix de Trèves ; mesures de discipline du clergé.

    Extrait(s)

    Voici un extrait (p. 43), de la lettre adressée en 314 par les évêques du concile d’Arles au pape Sylvestre, absent, qui reflète la reconnaissance d’une inspiration divine et qui aborde le problème de la date de Pâques sur lequel le concile de Nicée en 325 devra revenir :

    « Il a paru bon, en présence de l’Esprit-Saint et de ses anges, que nous portions des jugements sur les points soulevés par chacun, comme si tu étais présent. Il a paru bon aussi que nous ayons l’assentiment de celui qui préside à des circonscriptions plus importantes, et que ce soit par toi de préférence que notification en soit faite à tous. Ce que sont nos décisions, nous l’avons joint ci-dessous à la lettre de notre petitesse.

    1. Ce qu’il y eut à régler en premier lieu, touchant notre vie et notre profit, c’est que, puisqu’un seul est mort et ressuscité pour tous (2 Co 5, 14-15), ce temps-là soit observé si religieusement par tous que ni divisions ni dissensions ne puissent surgir dans l’observance d’une telle dévotion. C’est pourquoi nous avons décidé que la Pâque du Seigneur serait observée le même jour dans le monde entier. »

    Concile de Valence, canon 3 (SC 241, p. 107)

    Pour les personnes qui après l’unique et saint baptême se sont souillées soit par des sacrifices profanes aux démons, soit par un bain sacrilège, nous avons estimé qu’il faut leur appliquer la sorte de censure que voici : que, conformément au concile de Nicée, on ne leur refuse pas en tout cas l’accès à la satisfaction et que du moins la porte de la consolation ne soit pas fermée aux larmes de ces malheureux, pour leur désespoir. Qu’ils fassent pénitence jusqu’au jour de leur mort, mais non sans espérance de la rémission qu’ils devront pleinement espérer de Celui qui, tout à la fois, maintient seul son droit et se montre si riche de miséricorde que personne ne doit désespérer : Dieu, en effet, n’a pas fait la mort, et il ne se réjouit pas de la perte des vivants (Sg 1, 13).
     

    Errata

    Page Localisation Texte concerné Correction Remarques
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