• SC 24 bis

    Ptolémée

    Lettre à Flora

    décembre 1966

    Analyse, texte critique, traduction, commentaire et index grec de Gilles Quispel.

    Deuxième édition (remplace le n° 24 paru en 1949)
    ISBN : 9782204036047
    104 pages
    Un écrit rare et d'une grande clarté : l'abrégé critique de ce qu'un gnostique du 2e siècle retenait de l'Ancien Testament.

    Présentation

    Ptolémée, chef de l’école valentinienne d’Italie, écrivit à une certaine Flora, qui cherchait à se renseigner auprès de lui sur la vérité de la foi. Le problème de Flora, c’est la signification de la loi juive pour la religion chrétienne.

    L’Épître est un document important. Elle traite son sujet avec beaucoup de pénétration et de lucidité. En outre, elle est une des très rares œuvres gnostiques qui nous aient été conservées par la tradition. Enfin, on a loué à juste titre la beauté de sa prose rythmique, d’un art raffiné.

    Gilles Quispel (1916-2006), professeur à l’université d’Utrecht, spécialiste de la gnose chrétienne ancienne, a étudié, outre ce texte, l’Évangile selon Thomas, l’Évangile de Vérité et le Diatessaron de Tatien.

    Le mot des Sources Chrétiennes

    Transmise par Épiphane de Salamine à la fin du IVe siècle, la Lettre à Flora du gnostique Ptolémée est un texte de la fin du IIe siècle, qui nous donne l’enseignement d’un gnostique modéré de l’école valentinienne, qui vivait peut-être à Rome, et contre lequel Irénée de Lyon a beaucoup polémiqué. C’est une sorte de première initiation aux positions de la gnose valentinienne, non réservée au cercle des disciples. On y trouve la fameuse distinction des trois catégories de préceptes bibliques, qui fait peut-être écho, en contexte gnostique, à celle dont Justin de Rome témoigne peu après 150. Cela montre qu’en ce temps où les thèses de Marcion interrogeaient les croyants, le statut des Écritures juives et des commandements qu’elles contiennent était une des questions les plus graves. En fonction de leur réponse à cette question, croyants et théologiens choisissaient leur appartenance à l’une ou l’autre Église ou secte du temps. La Grande Église allait mettre plusieurs décennies à clarifier et unifier sa propre position là-dessus, optant définitivement pour son enracinement juif, au-delà des polémiques avec les juifs et les judaïsants.

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Epistula ad Floram

    Texte relativement bref transmis par Épiphane de Salamine à la fin du IVe siècle dans le Panarion, la Lettre à Flora du gnostique Ptolémée est un texte de la fin du IIe siècle. La tradition manuscrite du Panarion comporte deux manuscrits importants, le Vaticanus Graecus 503, du IXe, et le Marcianus Graecus 125, du XIe siècle. Tous les autres manuscrits dépendent du Vaticanus 503.

     

    Ptolémée répond dans cette lettre aux interrogations de Flora sur la loi juive, attaquée par Marcion et probablement défendue par Justin de Rome, dans un Syntagma aujourd’hui perdu. On y trouve la distinction de trois catégories de préceptes bibliques, qui fait peut-être écho, en contexte gnostique, à celle dont Justin témoigne peu après 150. Le maître valentinien n’y adopte pas le langage habituel de l’école gnostique et préfère employer des terminologies plus familières à Flora, ce qui fait dire à G. Quispel, l’éditeur du volume, qu’il ne s’agit pas d’un document gnostique, au sens propre du mot, mais d’une sorte de première initiation aux positions de la gnose valentinienne, non réservée au cercle des disciples. Selon Ptolémée, les orthodoxes – c’est-à-dire les opposants de Marcion – ont tort de considérer que la Loi a été donnée par un Dieu parfait, puisqu’elle est imparfaite. Notre auteur condamne aussi, partiellement, Marcion, pour avoir attribué la Loi au diable. Il affirme qu’il peut, lui, interpréter la loi mosaïque, ce dont ses adversaires sont incapables, car il a reçu la gnose. Cela lui permet de déceler des ajouts et des interpolations au texte biblique original et d’interpréter d’une manière symbolique ce qu’il détecte être le vrai texte biblique, sans altérations. La seule loi qui demeure alors reste le Décalogue, complété par le Christ lors du sermon sur la montagne.

    Ce texte montre qu’en ce temps où les thèses de Marcion interrogeaient les croyants, le statut des Écritures juives et des commandements qu’elles contiennent était une des questions les plus graves. En fonction de la réponse qu’ils y apportaient, croyants et théologiens choisissaient leur appartenance à l’une ou l’autre Église ou secte du temps. La Grande Église allait mettre plusieurs décennies à clarifier et unifier sa propre position, optant définitivement pour son enracinement juif, au-delà des polémiques avec les juifs et les judaïsants.

    Extrait(s)

    Que la Loi promulguée par Moïse, ma bonne sœur Flora, n’ait pas été comprise jusqu’à maintenant par beaucoup de gens, parce qu’on n’avait acquis une connaissance précise ni du législateur véritable ni de ses commandements, cela vous sera bien clair, je pense, quand vous aurez appris les opinions contradictoires qui ont cours sur elle. Quelques-uns disent que cette Loi a été donnée par Dieu le Père lui-même ; d’autres, dans une direction diamétralement opposée, assurent qu’elle provient de l’adversaire, du diable corrupteur, de la même manière qu’ils lui attribuent aussi la création du monde, affirmant que c’est lui qui est le père et créateur de cet univers. Les uns et les autres sont entièrement dans l’erreur ; leurs contradictions se réfutent réciproquement ; chacun de son côté n’a pas réussi à saisir la vérité du sujet. (p. 53)

    Errata

    Page

    Localisation

    Texte concerné

    Correction

    Remarques

     

     

     

     

    Corrections importantes dans Zeitschrift für Lirchengeschichte III/IV, 1967, par Manfred Hornschuh (p. 354-359).