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SC 239
Ambroise de Milan
Apologie de David
septembre 1977Introduction, texte latin, notes et index par Pierre Hadot. — Traduction par Marius Cordier.
Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique.ISBN : 9782204011655211 pagesIndisponible chez notre éditeurDavid, un modèle pour l'empereur Théodose, et pour les chrétiens de tous les temps.Présentation
Bien que l’ouvrage se présente dans sa forme extérieure comme une plaidoirie, dans laquelle Ambroise cherche à excuser le double crime de David, lorsqu’il fut séduit par la beauté de Bersabée, l’Apologie de David n’est pas un exercice de rhétorique. C’est en fait une homélie en forme d’exégèse du psaume 50, en grande partie inspirée des commentaires de Didyme et d’Origène sur ce même psaume 50.
L’appareil critique cherche à améliorer le texte proposé par C. Schenkl en 1897 en vérifiant les collations et à l’aide d’un nouveau manuscrit important.Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Ambroise rédige ici une plaidoirie conforme aux règles traditionnelles de la rhétorique, destinée à excuser David, qui commit le double crime d’adultère et de meurtre. La forme rhétorique du texte est celle que prend à cette occasion le commentaire du psaume 50. Ce texte est également une homélie qui a été prononcée devant l’assemblée des chrétiens, puis réécrite en vue d’être publiée. Élégante adaptation des commentaires de Didyme et d’Origène sur le psaume 50, c’est une belle évocation de David mais aussi une œuvre politique centrée sur la figure du roi idéal.
La date de la rédaction, compte tenu des autres écrits d’Ambroise et de la situation politique, peut être fixée après le mois d’août 388 : c’est la création du Sermon sur le psaume 50. Le thème fondamental du texte, le roi coupable d’assassinat et saisi d’un profond repentir, correspond bien à la situation créée par le massacre de Thessalonique du printemps 390 : Ambroise aurait alors repris son texte, lui aurait donné sa forme définitive et l’aurait dédicacé à Théodose.
Pour la première partie du texte (§ 1, 1-41, 4), nous possédons trois témoins :
Cassellanus (Kassel, Landesbibliothek, Theol. F. 21, VIIIe s.),
Parisinus Latinus 1732 (VIIIe)
Bononiensis 32 (VIe).
L’auteur se reporte également au Parisinus Latinus 12137 (IXe).
La deuxième partie (§ 41, 4-85, 11) repose sur :
Bruxellensis 1893-1899 (XIe)
Parisinus Latinus 1723 (XIVe)
Remensis 376 (IXe).
La première partie du texte porte sur la justification des actes de David (§1-40), puis David fait lui-même son plaidoyer dans le commentaire que fait Ambroise du psaume 50 (§41-85). David étant indubitablement coupable, l’auteur utilise les lieux communs de la deprecatio : il implore le pardon des juges par la confession mais aussi par le reste de sa vie, exemplaire, et surtout par la volonté de Dieu qui a placé son péché dans l’économie du salut. La faute de David est en effet un avertissement moral pour tout homme, et l’adultère représente l’union du Christ (le « vrai David ») avec l’Église. À la dimension typologique se mêle le thème de l’universalité du péché.
§ 1-40 : plaidoyer d’Ambroise pour David, qui commence par une paraphrase du prologue de Didyme au commentaire du Psaume 50 (§ 2-9). Cette partie sert d’introduction aux § suivants.
§ 41-85 : commentaire verset par verset du Miserere, présenté comme le plaidoyer de David pour lui-même. Le texte est inspiré de Didyme et Origène.
L’ouvrage présente également les textes grecs des commentaires sur les Psaumes de Didyme et d’Origène utilisés par Ambroise (p. 49-58) ainsi qu’un commentaire détaillé du §11 sur Zara et Pharès (p. 59-61).
Extrait(s)
7. Selon un autre point de vue, nous pouvons comprendre aussi que le péché peut être utile et que c’est par la providence du Seigneur que des fautes ont pu se glisser chez les saints. Ils ont été en effet proposés à notre imitation et c’est pourquoi l’on a veillé à ce que même eux tombent parfois. Car s’ils avaient achevé leur course à travers tous les terrains glissants de ce monde, sans qu’elle rencontre le péché, ils nous auraient donné, à nous qui sommes plus faibles, un prétexte pour croire qu’ils sont dotés d’une nature particulière, supérieure et divine, les rendant incapables d’admettre en eux le péché et d’avoir part à la faute. Et cette pensée, à coup sûr, nous détournerait d’une imitation impossible, puisque nous croirions être exclus d’une telle substance. La grâce de Dieu les a donc abandonnés un court moment, afin que leur vie soit pour nous une exhortation à les imiter et que nous tirions de leurs actes une leçon d’innocence aussi bien que de repentir. Ainsi, quand je lis le récit de leurs chutes, j’apprends qu’eux aussi ont eu part à mon infirmité et, en les croyant tels, j’en conclus qu’il faut les imiter.
Errata
Page
Localisation
Texte concerné
Correction
Remarques
35
Intro., l. 23
Galien
Gratien
36
Intro., l. 17
dont ils parlent
dont il parle
57
l. 11
τήν
τὴν
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