• SC 223

    Guillaume de Saint-Thierry

    Lettre aux Frères du Mont-Dieu
    (Lettre d'or)

    Série des Textes Monastiques d'Occident XLV
    décembre 1975

    Introduction, texte critique, traduction et notes par Jean Déchanet, o.s.b.

    Réimpression de la première édition revue et corrigée (1985, 2004)
    ISBN : 9782204075268
    431 pages
    Indisponible chez notre éditeur
    La « Lettre d'or » des chartreux, rédigée en 1144 par un théologien majeur du 12e siècle.

    Présentation

    Parmi les œuvres de Guillaume, abbé bénédictin de Saint-Thierry, près de Reims, puis moine cistercien de Signy, dans les Ardennes, contemporain et ami de saint Bernard, la Lettre aux frères du Mont-Dieu a été si goûtée dès l’origine dans tous les milieux religieux, qu’elle a été surnommée la Lettre d’or. Apologie de la vie des Chartreux, miroir du parfait ermite, manuel de l’ascétisme et traité de vie mystique, épître familière émaillée de sages conseils et de prudentes directives, elle avait tout pour plaire aux spirituels du XIIe siècle. Aujourd’hui encore elle garde sa valeur et son attrait pour quiconque cherche Dieu.

    Dom Jean Déchanet (1906-1992), moine en Belgique et au Katanga et pendant longtemps ermite au Valjouffrey, raconte lui-même dans l'avant-propos de ce livre quel long chemin il a parcouru en compagnie de Guillaume de Saint-Thierry, maître spirituel toujours écouté et méthodiquement étudié. Il a également publié de lui dans la collection Sources Chrétiennes l'Exposé sur de Cantique des Cantiques (SC 82) et le Miroir de la Foi (SC 301).

    Le mot du directeur de Collection

    La Lettre aux frères du Mont-Dieu, dite aussi Lettre d'or (SC 223), rédigée en 1144 par Guillaume de Saint-Thierry, devenu alors moine cistercien de Signy, dans les Ardennes, ne s'adressait à l'origine qu'aux Chartreux qui venaient de s'établir dans un vallon solitaire du diocèse de Reims, en bordure du plateau d'Ardenne, au pied du Mont-Bozon, à une trentaine de kilomètres de Sedan. Comme les Cisterciens, et pour les mêmes raisons, les Chartreux désiraient revenir à un mode de vie plus proche des origines du monachisme et à l'esprit des premiers Pères du désert, dont s'étaient éloignés à l'époque les moines clunisiens. Ce retour à une vie plus austère et solitaire exerça rapidement un puissant attrait : il suscita de nombreuses vocations et de nouvelles fondations. Bien des Bénédictins choisirent du reste de passer à l'ordre des Chartreux ou à celui des Cisterciens, comme le fit Guillaume lui-même, auparavant abbé bénédictin de Saint-Thierry. Un tel succès valut à ces « novateurs » critiques et invectives de la part de certains milieux monastiques qui voyaient d'un mauvais œil les Chartreux embrasser un genre de vie mi-cénobitique, mi-anachorétique.
    Au lendemain d'une visite au Mont-Dieu, Guillaume éprouve le besoin de conforter les frères de cette jeune fondation dans leur choix de vie, en défendant l'idéal monastique du désert. Ce qu'il y a de surprenant, c'est que cette espèce d'« apologie » de la vie érémitique, qui ne s'adressait a priori qu'à des Chartreux, ait aussitôt débordé le cercle limité des ascètes et des ermites cartusiens pour atteindre les milieux cénobites. Elle allait devenir pour tous la Lettre d'or. Il y a à cela une raison : au-delà de l'éloge de la vie érémitique et d'un ensemble de directives adressées à des Chartreux sous forme de lettre, c'est un véritable traité de perfection religieuse et de vie mystique que trace Guillaume. Il y définit les différentes étapes de la progression spirituelle et en détaille le contenu pour le commençant, le progressant et le parfait, le but étant de parvenir à la contemplation de Dieu, à l'union avec lui, au repos en lui :

    « En lui notre être ne meurt pas, notre intellect ne s'égare pas, notre amour ne peu faillir. Plus on le cherche, plus on éprouve de douceur à le rencontrer. Plus sa rencontre est douce au cœur, plus on s'applique à le chercher. »

    La Lettre d'or conserve aujourd'hui encore tout son attrait et toute sa saveur pour les chercheurs de Dieu, comme en témoigne à sa manière cette seconde réimpression de la première édition qu'en a donnée dom Jean Déchanet en 1975.

    Jean-Noël Guinot

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    La Lettre aux Frères du Mont-Dieu est un des chefs-d'œuvre de la spiritualité : c'est l'éloge de la vie solitaire, une apologie de la vie des chartreux, rédigée par Guillaume en 1144, au lendemain d'une visite au Mont-Dieu, pour conforter les frères de cette jeune fondation dans leur choix de vie, et défendre l'idéal monastique du désert.

    Le ms 114 de Charleville provient de Signy. Il a été corrigé et annoté de la main même de Guillaume, et sert de base à l’édition : il montre notamment que le texte a été rédigé en deux temps, qui correspondent à ses deux parties. La tradition manuscrite est extrêmement riche et complexe, et comporte une famille cistercienne, la plus nombreuse, et une famille cartusienne.

    De manière surprenante, cette lettre qui ne s'adressait à l’origine qu'à des chartreux, en butte à des critiques émanant de certains milieux monastiques, a aussitôt débordé le cercle limité des ascètes et des ermites cartusiens pour atteindre les milieux cénobites. Elle allait devenir pour tous la Lettre d'or. Car au-delà de l'éloge de la vie érémitique et d'un ensemble de directives adressées à des chartreux, c'est un véritable traité de perfection religieuse et de vie mystique que trace Guillaume. Il y définit les différentes étapes de la progression spirituelle et en détaille le contenu pour le commençant, le progressant et le parfait, le but étant de parvenir à la contemplation de Dieu et à l'union avec lui. Guillaume joint à l’envoi de cette lettre une copie du Miroir de la foi et de L’Énigme de la foi.

    Billet d’envoi

    La première partie s’adresse plus nettement aux novices.

    1-40 : Eloge de la vie érémitique ; apologie des frères du Mont-Dieu, défense de l’idéal monastique

    41-45 : Description des trois états menant à la perfection (animal des commençants ; rationnel des progressants ; spirituel des parfaits)

    46-93 : l’état animal. Formation de l’homme extérieur, répression des vices, purification de l’âme à mener dans la vie ascétique.

    94-139 : détail des obligations monastiques ; directives pour l’office divin, la lecture sainte, le travail manuel, la nourriture, le sommeil.

    140-168 : admission à la vie solitaire ; construction des cellules ; les aumônes ; le travail.

    169-186 : la prière

    La seconde partie, plus spéculative, s’adresse davantage aux anciens. Elle donne une synthèse des doctrines anthropologique, théologique et mystique de Guillaume.

    187-248 : l’état rationnel

    249-300 : l’état spirituel.

    Extrait(s)

     <Dieu> est la suprême essence, d’où provient tout être ; la suprême substance qui échappe aux catégories du langage ; néanmoins principe causal et subsistant de toutes choses. En lui notre être ne meurt pas, notre intellect ne s'égare pas, notre amour ne peut faillir. Plus on le cherche, plus on éprouve de douceur à le rencontrer. Plus sa rencontre est douce au cœur, plus on s'applique à le chercher (Lettre, § 295).

    Errata

    Page

    Localisation

    Texte concerné

    Correction

    Remarques

    55

    note 113, 9e ligne

    Phillips

    Phillipps

     

    60

    n. 119, l. 1

    Gemer

    Germer

    erreur corrigée à partir de la 2e édition

    80

    l. 1-2

    Gethsemany abbey (Illinois)

    Gethsemani abbey (Kentucky)

     

    120

    l. 6

    Gethsémani

    Gethsemani

     

    297

    n. 2

    Ad. Jovinianum

    Adv. Jovinianum

     

    425

    liste

    Gethsemany

    Gethsemani

     

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