• SC 213

    Lactance

    L'Ouvrage du Dieu créateur, tome I
    Introduction, texte critique et traduction

    décembre 1974

    Introduction, texte critique, traduction par Michel Perrin.

    Ouvrage publié avec le concours du Centre National des Lettres.
    ISBN : 9782204036818
    222 pages
    Indisponible chez notre éditeur
    Dieu créa l'homme, et après ? Sa Providence l'abandonne-t-elle dans les persécutions ? Par le « Cicéron chrétien » au début du 4e siècle.

    Présentation

    L’opuscule De opificio Dei peut se rattacher au genre littéraire chrétien de l’Hexaméron et se lire comme un commentaire du sixième jour, celui de la création de l’homme, dont il célèbre la beauté, l’organisation du corps et la raison. À la différence des Institutions, et de leur dessein apologétique en direction des païens, cet ouvrage protreptique ne s’adresserait, au moins à l’origine, qu’à un public chrétien. Rédigé sans doute pendant la persécution de Dioclétien, il semble pourtant avoir pour but premier de renforcer la foi chancelante des chrétiens en la providence de Dieu. L’auteur leur en propose une démonstration : Dieu est bon, et il aime les hommes, malgré les conclusions qu’on pourrait tirer des circonstances présentes. Pour Lactance, la preuve en est la composition harmonieuse du corps humain, qu’il décrit de la manière d’un manuel d’anatomie. Il nous livre de précieuses informations sur la science naturelle de son époque.

    Michel Perrin est maître-assistant à l’Université de Picardie.

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Ce que nous savons de la vie de Lactance se résume à peu de choses, faute de renseignements externes et d’indices dans son œuvre. Dès lors, toute datation de ses ouvrages est une tâche ardue. Selon toute vraisemblance, Lactance s’est converti au christianisme vers 300. Le De opificio est probablement antérieur aux Institutions divines. Étant donné les allusions aux persécutions dans le premier chapitre, on doit pouvoir situer la rédaction de celui-ci dans les années 303-304.

    Le terme opificium est archaïque et rare, aussi bien dans la latinité classique que tardive. Il peut se référer à une double tradition : celle du démiurge platonicien et la tradition chrétienne du Dieu créateur. Le choix d’un tel mot pour le titre de l’œuvre résulte d’une volonté d’ambiguïté.

    Le texte critique du volume est nouveau. Il a été réalisé à partir d’une dizaine de manuscrits antiquiores, en écartant l’énorme masse – quelque cent-cinquante – des recentiores. Beaucoup sont lacunaires, ce qui rend difficile la reconstitution de l’histoire du texte et l’établissement d’une comparaison. Un problème particulier de l’édition critique du De opificio est la présence dans certains manuscrits d’un passage dualiste (après § 19, 8), que d’aucuns ont considéré comme une interpolation venant d’une autre main que celle de Lactance. Pour l’éditeur du volume, Lactance n’étant pas réputé pour être un fin théologien, il n’y a aucune raison de douter de l’authenticité de ce passage, qui n’est d’ailleurs pas dualiste au sens strict du terme.

     

    L’opuscule peut se rattacher au genre littéraire chrétien de l’Hexaméron et se lire comme un commentaire du sixième jour, celui de la création de l’homme, dont il célèbre la beauté, l’organisation du corps et la raison. Probablement rédigé alors que sévissait la persécution de Dioclétien, il semble pourtant avoir pour but premier de renforcer la foi chancelante des chrétiens en la providence de Dieu. À la différence des Institutions, et de leur dessein apologétique en direction des païens, l’ouvrage ne s’adresserait, au moins à l’origine, qu’à un public chrétien.

    Le plan de l’ouvrage est « en amande » : le noyau central de l’œuvre est en effet encadré par une introduction et une conclusion dont les thèmes se répondent. La partie centrale (chapitres 1 à 19) offre une explication finaliste du corps et de l’âme humaine. Ce plan est en partie inspiré par la tradition des traités de sciences humaines. À l’intérieur des chapitres 2 à 19, la composition est du texte est, elle aussi, « en amande ». Lactance décrit les parties visibles puis invisibles du corps humain, jusqu’au chapitre 14, dans lequel il s’éloigne de la zone de certitude des connaissances sur le sujet. Lactance partage une théorie de l’apparition de la vie sur terre qui est celle de la Genèse. Il estime donc nécessaire de s’opposer aux arguments épicuriens qui réfutent sa vision de la Providence. Dans une deuxième partie, il expose ce qui est inexplicable chez l’homme, ce qui inclut certains organes, mais aussi la voix humaine et l’âme. Enfin, une troisième partie revient à des positions plus fermes. Elle est consacrée au problème de l’origine de l’âme humaine, et du salut.

    Le volume 213 donne l’intégralité du texte de l’œuvre et de sa traduction.

    Extrait(s)

    (2, 1-3, p. 113)

    Ce Dieu, notre Créateur et notre Père, a donné en effet à l’homme l’esprit et la raison, pour que cela fît voir que nous avons été engendrés par Lui, qui est Lui-même intelligence, esprit et raison. Puisqu’Il n’a pas attribué cette même puissance de la raison aux autres êtres vivants, Il a prévu à l’avance comment leur vie cependant serait assez sûre. En effet, il les a tous couverts de leurs pelages respectifs, pour leur permettre de supporter plus facilement la violence des frimas et des froids. Et pour que les espèces se protègent des attaques de leurs ennemis, Il a institué en chacune des défenses particulières, soit pour qu’elles résistent par des armes naturelles aux espèces les plus fortes, soit pour que les plus faibles se soustraient aux dangers par la vitesse de leur fuite, soit pour que les espèces dépourvues à la fois de puissance et de vitesse se protègent par leur ruse ou se retranchent dans leur cachette.

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