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SC 207
Isaac de l'Étoile
Sermons, tome II
Sermons 18-39Série des Textes Monastiques d'Occident XLIV
décembre 1974Texte et introduction critiques par Anselm Hoste, o.s.b. — Introduction, traduction et notes par † Gaston Salet, s.j., avec la collaboration de Gaetano Raciti.
ISBN : 9782204038102350 pagesIndisponible chez notre éditeurPlus de 50 sermons pour l'année liturgique, par l'abbé de l'Étoile, au 12e siècle.
Présentation
Le deuxième tome contient les sermons 18 à 39, c’est à dire les sermons pour les dimanches de la Sexagésime, de la Quinquagésime et pour les trois premiers dimanches de carême.
Dom Anselme Hoste, o.s.b., est abbé de Saint-Pierre de Steenbrugge.
Le Père Gaston Salet, s.j., théologien et humaniste, fut longtemps professeur au scolasticat de Lyon-Fourvière, en même temps que prédicateur très écouté. Il a consacré ses dernières années à l’édition de ses auteurs chers : Richard de Saint-Victor, Anselme de Havelberg, Isaac l’Étoile.
Le Frère Gaetano Raciti est moine d'Orval.Le mot des Sources Chrétiennes
Ce second volume des Sermons d’Isaac de l’Étoile († en 1169) paraît sept ans après le premier. Comme l’écrit H. de Lubac, « Isaac de l’Étoile est l’un des plus profonds métaphysiciens de son siècle. » « On dirait que chez lui, ajoute L. Bouyer, l’ivresse métaphysique est un acheminement vers l’autre sobria ebrietas de la mystique. » Les dons éminents d’écrivain, de penseur et de contemplatif de ce Cistercien, anglais d’origine et poitevin d’adoption, brillent particulièrement dans les Sermons de ce second volume où l’on trouve deux suites très remarquables : les Sermons 18 à 26, sur le Semeur, constituent tout un traité de la connaissance et de l’inconnaissance de Dieu ; les Sermons 33 à 37, sur la Chananéenne, sondent le mystère de la prédestination. Isaac réussit à synthétiser là les aspects les plus profonds et les plus contrastants de la pensée et de la vie chrétienne, théologie dionysienne de la concaténation et mystique de la Passion, critique subtile des Noms divins et essai audacieux de « déduction » de la Trinité, mathématique spéculative et élans de prière contemplative d’un grand lyrisme. Il faut ajouter un autre contraste, saisissant pour tout lecteur : celui entre la hauteur des vues, la richesse de la culture et l’extrême dépouillement et solitude du cadre où se fait entendre le prédicateur : l’île de Ré où lui et quelques frères s’étaient « nus et naufragés, évadés sur une terre lointaine, prisonnière de l’Océan, pour y embrasser nus la croix du Christ ».
Le tome III, dont la parution ne tardera pas, donnera les 38 autres sermons et divers index.
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Sermons pour le dimanche de la Sexagésime :
Sermon 18 : Parabole du Semeur. Le Christ, Verbe de Dieu devenu par l’Incarnation Fils de l’homme, est à la fois semeur et semence. Lui seul sème au-dehors par sa vie et sa parole et aide au-dedans par sa grâce. Trois sortes de mauvaises terres. Les richesses. La bonne terre et ses trois vertus d’obéissance, constance, persévérance.
Sermon 19 : Toute la réalité donnée par l’expérience : substance et accidents, substance première et seconde, se révèle comme néant et ainsi doit nous mener au seul Être véritable.
Sermon 20 : Dieu n’est pas une « substance incorporelle ». Il est transcendant à la substance.
Sermon 21 : Il faut chercher Dieu, l’Être un, simple, immuable à travers tous les êtres donnés par l’expérience et au-delà de ces êtres. Dès qu’on admet l’existence d’une réalité, on ne peut, sans se contredire, nier l’existence de Dieu. On doit le chercher par la pensée et par toute la vie.
Sermon 22 : Dieu ne possède pas l’être, la sagesse, la puissance, etc. Il n’est pas à proprement parler la Sagesse, la Puissance, la Substance, mais il est Supersagesse, Supersubstance... Il est au-dessus de tout. Il est en tout, mais comme principe transcendant.
Sermon 23 : Dieu et le mystère de son Verbe : le Père est distinct du Fils et un avec lui.
Sermon 24 : La création s’explique par la bonté et la joie divine. L’amour et la joie réciproque du Père et du Fils sont un troisième terme, l’Esprit-Saint, lequel est essentiellement le Don.
Sermon 25 : L’homme est créé par pure générosité de Dieu et placé comme esprit au centre de la création. Sa seule fin est de rechercher et d’aimer Dieu, soit dans la contemplation, soit dans la charité envers le prochain.
Sermon 26 : Dieu qui a créé les esprits capables de le connaître et de l’aimer leur donne encore sa lumière dans laquelle seule ils peuvent l’atteindre. Les diverses « semailles » du Verbe : dans les anges, dans l’humanité primitive, dans le peuple de la loi, dans tous les peuples par l’Incarnation.
Sermons pour le dimanche de la Quinquagésime :
Sermon 27 : Pour gravir avec le Christ la rude pente qui mène à la Jérusalem céleste, il faut être dégagés et sveltes. Que meure donc en nous le « vieil homme », le « fils de l’homme », et que vive l’« homme nouveau », le « fils de Dieu ».
Sermon 28 : Nous sommes un mystère pour nous-mêmes : car seule la fin révèle l’homme et sa vrai valeur. L’aveugle mendiant de Jéricho, image de l’homme déchu, aveugle et sans force.
Sermon 29 : Le fils de Dieu et le fils de l’homme à l’intérieur du chrétien. Vicissitudes des états d’âme d’Isaac.
Sermons pour le premier dimanche de Carême :
Sermon 30 : Jésus, marchant dans la voie de l’obéissance, va au désert pour expérimenter et vaincre nos tentations humaines. Sagesse de Dieu, il triomphe de la ruse du prince de ce monde par l’abstinence, l’humilité, la pauvreté. Force de Dieu, par sa patience, il triomphera de la violence du démon à l’heure de la Passion.
Sermon 31 : Le symbolisme ascétique du nombre quarante. Le jeûne agréable à Dieu, c’est la purification des motivations profondes. Le diable saisit les occasions offertes par notre tempérament et nos faiblesses naturelles. Le primat de la charité.
Sermon 32 : Jésus, au désert, nous enseigne le vrai jeûne : nous abstenir de toute joie du monde proposée par le démon, afin de goûter la joie divine pour laquelle nous sommes faits.
Sermons pour le deuxième dimanche de Carême :
Sermon 33 : La Chananéenne. Le Fils, qui éternellement sort du Père, est sorti par l’Incarnation pour venir jusqu’à nous. Il faut sortir à sa rencontre par le désir et la pénitence. La Chananéenne représente l’Église implorant pour ses enfants et, au sens moral, l’âme qui veut le bien et demande le pouvoir de l’accomplir.
Sermon 34 : Chacun a, dans le Corps du Christ, son rôle, selon la prédestination divine. Mystère de cette prédestination qui ne supprime pas l’activité ni la liberté de l’homme. Dieu fait tout en nous, mais non pas sans nous ; nos mérites mêmes sont des dons de Dieu.
Sermon 35 : Selon la promesse, le Christ est envoyé à la brebis perdue, une brebis qui représente tous les prédestinés, juifs et païens. Il sauve les hommes en illuminant leur intelligence et en leur donnant par son Esprit vigueur et vertu.
Sermon 36 : La prédestination est immuable. Dieu n’est pas dépendant des choses, dans sa connaissance et sa volonté. Les choses existent et sont bonnes, parce que Dieu les voit et les veut. Seul est bon ce qui plaît à Dieu. En union avec la prière du Christ, et à son exemple, la prière authentique est recherche et discernement de la volonté de Dieu.
Sermon 37 : La prédestination, éternelle et immuable, se réalise quand et comme Dieu l’a décidé. Ainsi de l’appel des juifs et des païens. La Chananéenne obtient le miracle par sa grande foi. Comment la foi peut être « grande » par sa lumière, sa confiance, sa dévotion, sa constance. Mendiants attendant à la porte du festin, nous devons éviter les disputes et les rivalités (tels les procès entre religieux). Les paradoxes de l’expérience spirituelle.
Sermons pour le troisième dimanche de Carême :
Sermon 38 : Jésus, aujourd’hui encore, chasse les démons. Comme tous les hommes, Isaac a son démon particulier qui l’assourdit et le rend spirituellement muet. Les trois devoirs d’une langue raisonnable : confesser ses péchés, louer Dieu, instruire le prochain.
Sermon 39 : Le péché contre le Saint-Esprit est l’envie, qui pousse à dénaturer ce qui est bon et à l’attribuer au diable. Réponse irréfutable du Christ aux calomnies des pharisiens.
Extrait(s)
Sermon 18, 1-2, p. 9
1. Le semeur est sorti (Lc 8, 5)… Dans l’abondant dénuement de notre paisible et aimable pauvreté, nous sommes riches, vous le voyez, en manque de livres et surtout de commentaires ! Selon le mot admirable de celui qui disait, transporté de joie : « J’ai donné l’Évangile à cause de l’Évangile », nous avons laissé les livres à cause des livres ! 2. Ayant appris par les Livres saints la valeur de la sainte solitude, le fruit de la paix, la grâce de la pauvreté, non seulement nous avons, comme autrefois, quitté notre maison et notre parenté charnelle, mais nous avons, mieux que cela, oublié pour ainsi dire nombre de saints frères et la maison de notre père spirituel ; nous avons jeté par-dessus bord, en plus des autres richesses, les livres nombreux et variés, le monde entier et presque le genre humain, lorsque nous nous sommes, à quelques-uns, nus et naufragés, évadés sur cette île lointaine, prisonnière de l’océan, pour y embrasser nus la croix nue du Christ.
Errata
Page Localisation Texte concerné Correction Remarques 20 § 14 l. 1 falsi falsis 72 n. 1 ANSLEME ANSELME 84 app. script. Gen. 1, 27 Gen. 1, 26 98 app. script. Le 8, 5 Lc 8, 5 138 app. script. Matth. 28 Matth. 28, 18 146 app. script. Lc 19 Lc 18 182 app. script. Col. 2, 8 Col. 2, 9 208 app. script. Job 10, 22 Job, 10 21-22 218 app. script. Eccl. 15, 3 Eccli. 15, 3 252 app. script. Rom. 12, 13 Rom. 12, 53 268 app. script. Jac. 1, 19 Jac. 1, 17 270 app. script. Ps. 45, 11 Is. 45, 11 282 app. script. Hébr. 9, 11-24 Hébr. 9, 11. 24 298 app. script. II Rois 19, 28 IV Rois 19, 28
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