• SC 20

    Théophile d'Antioche

    Trois livres à Autolycus

    juin 1948

    Traduction de Jean Sender. — Introduction et notes de Gustave Bardy.

    ISBN : 9782204038881
    177 pages
    La valeur du christianisme, et les frémissements de la théologie trinitaire, par un apologète du 2e siècle.

    Présentation

    L'édition de ce volume est parue en deux versions la même année, l'une sans le texte grec (177 p.), l'autre complète (Texte grec établi par G. Bardy. — 285 p.).


    Ces Trois livres à Autolycus, imprégnés de culture grecque relèvent du genre protreptique. Au-delà d’Autolycus – personnage réel ou simple fiction? –, Théophile s’adresse à tout lecteur païen.

    Le Livre I traite de l’essence du Dieu invisible, bien différent en cela des dieux païens, dont l’apologiste dénonce les crimes et les turpitudes, et répond aux objections d’Autolycus contre la résurrection. Au Livre II, Théophile oppose aux fables des poètes grecs (Homère, Hésiode) et aux contradictions des philosophes, la doctrine des prophètes sur l’origine du monde ; il se livre pour cela à une exégèse détaillée du récit de la Genèse en s’attachant surtout aux trois derniers jours de la création. De manière quelque peu inconséquente après ses critiques adressées aux philosophes et aux poètes, il note pourtant des convergences entre leurs déclarations et l’enseignement des prophètes sur le vrai culte à rendre à Dieu, et cite des oracles de la Sibylle (inconnus par ailleurs) en faveur de la foi monothéiste. Pour montrer la supériorité de la religion chrétienne, le Livre III revient une nouvelle fois sur les erreurs des philosophes et des poètes et sur les crimes attribués à leurs dieux (anthropophagie, inceste, adultère), avant de réfuter l’objection d’Autolycus sur l’origine récente du christianisme et des livres prophétiques. Il s’achève par l’établissement d’une chronologie depuis les origines du monde.

    Première apologie à tenter une démonstration positive de la religion chrétienne plutôt que de s’en tenir presque exclusivement à réfuter des objections, l’ouvrage offre par ailleurs une réflexion encore débutante sur la théologie trinitaire (première attestation du mot Trinité).

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Présentation

    La seconde moitié du deuxième siècle a vu fleurir le genre littéraire de l’apologie du christianisme : les trois livres A Autolycos en font partie. écrits vers 180 – qu’ils soient ou non la réunion de trois ensembles primitivement distincts –, adressés à un païen cultivé, ils sont la seule apologie conservée de cette époque qui ait un évêque pour auteur, Théophile d’Antioche. On y retrouve les thèmes classiques de l’apologétique du temps : un Dieu unique, pressenti par les meilleurs auteurs païens, le rôle du Logos (mais silence sur l’incarnation), l’ancienneté et la moralité du christianisme, l’immoralité et l’anthropomorphisme des dieux grecs… L’œuvre se distingue en revanche par l’importance de la chronologie universelle à laquelle Théophile s’essaie à la fin du dernier livre, et par un essai d’interprétation continue des six jours de la création dans le livre II.

    Le texte du A Autolycos se trouve dans trois manuscrits, le plus ancien du 11e siècle, l’un des trois ne contenant que le livre III. Deux autres manuscrits, plus récents (16e-17e) contiennent des extraits. Ce n’est pas l’Apologie qui a eu le plus d’audience et d’influence dans les siècles suivants, même si elle fut sans doute connue d’Irénée et de Tertullien.

    Contenu

    I. Importance des dispositions du cœur pour chercher la vérité. Dieu : nous ne le connaissons que par ses actes et ses œuvres, dont nous sommes ; purifions-nous pour le voir. La résurrection n’est pas plus incroyable que la création. Absurdité des croyances païennes. L’empereur est à honorer, pas à adorer ; le nom de chrétien ; exemples de résurrection dans la nature ; l’accomplissement de l’écriture, preuve de vérité.

    II. Reprise du dialogue. Absurdité des cultes païens. Contradictions des philosophes païens sur Dieu, le monde et ses origines. Les poètes ne sont pas inspirés ; au contraire les auteurs bibliques sont cohérents et vrais. Rôle du Logos-Parole dans la création. Longue citation et long commentaire du récit biblique des six jours en Gn 1 ; comparaison avec Hésiode ; enseignements symboliques du récit des six jours. La création de l’être humain ; le récit de Gn 2. Les arbres du paradis, la faute et l’expulsion. L’être humain, ni mortel ni immortel par nature. Les suites du récit biblique : descendants d’Adam et Ève. Les Oracles sibyllins confirment la Bible. Rôle moral de la révélation biblique, encore confirmé par la Sibylle et les poètes grecs.

    III. Les mythes païens présentent des dieux criminels ; les philosophes se contredisent sur Dieu et sur la providence. Les chrétiens se conduisent moralement, selon la loi biblique et évangélique. Nombreuses citations de textes moraux de l’AT. L’antiquité de la tradition judéo-chrétienne, prouvée par la chronologie. Véracité plus grande de la Bible : exemple du déluge. Long essai de chronologie biblique, de Moïse à Marc Aurèle. à partir de Cyrus, correspondance avec l’histoire profane. Ignorance biblique des auteurs païens.

    Extrait(s)

    II, 15-16 (p. 139-141)

    Les luminaires renferment le signe et le type d’un grand mystère. Le soleil est le type de Dieu, la lune celui de l’homme. Comme le soleil diffère grandement de la lune en puissance et en gloire, Dieu diffère grandement de l’humanité. De même que le soleil est toujours plein et demeure sans rapetisser, toujours Dieu demeure parfait, plein de toute-puissance, d’intelligence, de sagesse, d’immortalité et de tous les biens. Tandis que la lune chaque mois diminue et pour ainsi dire meurt, car elle est le type de l’homme ; puis elle renaît et augmente, en signe de la résurrection qui se produira.

    De même encore, les trois jours qui précèdent les luminaires sont les types de la Trinité : de Dieu, de son Verbe et de sa Sagesse. Du quatrième type relève l’homme, qui a besoin de la lumière : ainsi nous avons Dieu, Verbe, Sagesse, Homme. Voilà pourquoi c’est le quatrième jour que furent créés les luminaires. (…)

    De plus, les êtres nés des eaux furent bénis de Dieu, pour que cela montre qu’un jour les hommes recevront le repentir et le pardon de leurs fautes par l’eau et le bain de régénération – tous ceux qui s’approchent de la vérité, qui renaissent et qui reçoivent la bénédiction de Dieu.

    Errata

    Page

    Localisation

    Texte concerné

    Correction

    Remarques

    8

    l. 13

    Histoire écclésiastique

    Histoire ecclésiastique

     

    13

    l. 11-12

    En recevant ainsi par les faits qui arrivent après avoir été prédits une démonstration.

    En recevant ainsi, par les faits qui arrivent après avoir été prédits, une démonstration.

     

    13

    l. 25

    martyrs,

    martyrs.

     

    43

    n. 1, l. 11

    ubordonné

    subordonné

     

    101

    n. 3, l. 2

    II, XXXVII, 4

    II, 37, 4

     

    112

    l. 2 ab imo

    Ποδειδῶνος

    Ποσειδῶνος

     

    135

    n. 4, l. 4

    Ecclog. prophet.

     

    Eclog. prophet.

     

    226

    l. 3 ab imo

    Ἑζεχιήλ

    Ἑζεκιήλ

     

    261

    n. 1

    PLATON, Legg, III, 683 b.

    PLATON, Leg., III, 683 b.