• SC 188

    Jean Chrysostome

    Sur la vaine gloire et l'éducation des enfants

    mai 1972

    Introduction, texte critique, traduction et notes par Anne-Marie Malingrey.

    Ouvrage publié avec le concours de la Caisse nationale des Lettres.
    ISBN : 978-2-204-03856-0
    302 pages
    Indisponible chez notre éditeur
    Une méthode moderne pour le caté : inspirée par le païen Pseudo-Plutarque, elle est signée de Jean Chrysostome au 4e siècle !

    Présentation

    En luttant contre le vain désir d’obtenir de la considération, Jean Chrysostome dresse un tableau pris sur le vif des spectacles contemporains et de l’évergétisme, c’est-à-dire la manière de les financer par de riches donateurs. C’est un fait social qui se trouve étudié ainsi que l’époque dans laquelle il est enraciné.

    Ensuite, l’auteur se tourne vers l’éducation d’un enfant chrétien ; il s’approprie la tradition païenne sur ce sujet avec une approche personnelle et chrétienne et une sensibilité psychologique très fine. Suivre l’auteur dans les conseils qu’il donne, c’est pénétrer dans l’intimité d’une famille chrétienne au IVe siècle.

    Le texte accompagné pour la première d’une traduction française avait été édité en 1656 par le dominicain François Combefis qui suggéra au cardinal Mazarin d’y puiser des conseils pour l’éducation du jeune Louis.

    Anne-Marie Malingrey (1904-2002), qui fut professeur de langue et littérature grecques à l’Université de Lille III, a édité aux Sources Chrétiennes de très nombreux textes de Jean Chrysostome.

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Intéressant pour l’histoire de l’évergétisme et celle de l’éducation, ce petit traité moral, qui trouve des parallèles notamment dans le Traité de l’éducation des enfants du Pseudo-Plutarque, a vu son attribution à Jean Chrysostome âprement discutée : la question, liée aussi à son unité littéraire et au caractère un peu brut, ou non révisé, du texte, est ici reprise en détail et conclue en faveur de l’Antiochien. L’œuvre, éditée ici d’après les deux seuls manuscrits conservés, serait antérieure à son intronisation sur le siège de Constantinople et aurait été composée à Antioche, entre 387 et 398.

    Après avoir dénoncé les dangers de la vaine gloire (ch. 1-15), qui se manifeste dans l’organisation des jeux, des dépenses somptuaires et bien des formes d’ostentation, et avoir rappelé que la gloire véritable consiste en une vie de vertu, l’auteur consacre tout son propos à « la cause de tout » : l’éducation des enfants (ch. 16-90). Tout se joue, selon lui, dès la petite enfance : c’est donc à l’âge où l’âme est encore malléable qu’on inculquera à l’enfant la crainte de Dieu en le préparant à devenir un « athlète du Christ » (ch. 19) ; non dans le but de faire de tous les enfants des moines ou des ermites, mais de former des citoyens vertueux. Chacun d’eux est en effet comme une cité, et chacun des cinq sens est comme une porte de cette cité (ch. 23-63) ; dans cette cité de l’âme, les désirs et la raison doivent observer une discipline, jusque dans le mariage, aussi bien du côté des garçons que des filles.

    Extrait(s)

    Outre l’image de la cité, l’âme de l’enfant fait l’objet d’autres comparaisons (ch. 21-2, p. 107-109) :

    « On dit que les perles, au moment où on les recueille, sont de l’eau. Mais si le pêcheur est habile, il place cette goutte d’eau dans sa main ouverte et en la faisant rouler, il la polit avec soin et lui donne une forme parfaitement ronde. Lorsqu’elle se trouve avoir reçu cette forme, il n’est plus maître de la changer. Un corps mou est susceptible de subir n’importe quelle modification, n’ayant pas encore sa forme propre définitivement fixée ; c’est pourquoi on peut facilement le modifier en tous sens, mais un corps dur qui s’est solidifié sous une certaine forme ne peut facilement en changer et ne prend pas une autre forme.

    Ainsi donc, chacun d’entre vous, pères et mères, à la manière des peintres que nous voyons travailler à leurs tableaux, à leurs statues avec une grande attention, donnons tous nos soins à ces admirables statues. En effet, les peintres, plaçant chaque jour leur tableau devant eux, appliquent les couleurs comme il convient. Les sculpteurs de pierre, eux aussi, font la même chose, supprimant le superflu, ajoutant ce qui manque. Vous aussi, comme des fabricants de statues, appliquez à cet art tout le temps dont vous disposez, en fabriquant pour Dieu ces merveilleuses statues ; retranchez le superflu, ajoutez ce qui manque ; chaque jour regardez-les attentivement. Quel don naturel ont-ils pour le développer, quel défaut naturel ont-ils qu’il faut supprimer. »

    Errata

    Page

    Localisation

    Texte concerné

    Correction

    Remarques

    30

    Intro., l. 15

    représente

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    82

    n. 5 l. 3

    Kein

    kein

     

    104

    n. 1 (l. 10)

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    ainsi que le suggère

     

    125

    n. 4 l. 5

    hom. VII

    hom. XVII

     

    130

    n. 1 l. 3

    303

    363

     

    169

    n. 2 l. 2

    p. 33, n. 104

    p. 111, n. 3

     

    177

    n. 5 l. 3

    Diss. 2

    Diatr. II,

     

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