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Guerric, abbé d’Igny, au diocèse de Reims de 1138 à 1157, a été rangé parmi les « quatre évangélistes » de Cîteaux. Sa place était marquée parmi les auteurs monastiques d’Occident que publient les Sources chrétiennes.

Deux cisterciens anglais, déjà connus par leurs travaux, ont établi, pour la première fois depuis Mabillon, le texte critique de ses célèbres Sermons. Ils y introduisent le lecteur par une triple étude sur la vie et l’œuvre du Tournaisien Guerric entraîné dans le sillage de saint Bernard, sur sa théologie, sur la tradition manuscrite des 54 Sermons, sa seule œuvre. Ils s’étendent plus longuement sur le genre de la prédication monastique, dont nous avons ici un parfait exemple : les ressources littéraires y sont mises au service d’une exégèse traditionnelle, multiple et savoureuse, propre à nourrir la vie de prière et de labeur fraternels et à conduire à l’authentique contemplation.

Ce qui l'emporte chez Guerric, en dépit de son érudition scripturaire et de ses talents descriptifs et dramatiques, « c’est une réserve que sa tendresse même rend plus expressive et une douceur jaillie de la sollicitude de son cœur pour le bien spirituel de ses frères. »