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SC 160
Basile de Césarée
Sur l’origine de l’homme
Homélies X-XI de l'Hexaémérondécembre 1970Introduction, texte critique, traduction et notes par Alexis Smets, s.j., et Michel Van Esbroeck, s.j.
Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique.ISBN : 9782204038546344 pagesIndisponible chez notre éditeurL'homme, cette merveille… Une profonde méditation, en deux homélies.
Présentation
C’est une grande chose que l’homme (Pr 20,6) : ces deux homélies méditent sur la création de l’être humain, à partir des deux récits de sa création, en Gn 1,26-28 et 2,7. La première homélie magnifie la dignité qu’il tire de sa raison. Si cette dernière est donnée comme ce qui fait de lui l’image de Dieu, c’est de la vertu en acte que dépend sa ressemblance avec lui. La seconde homélie aborde la nature paradoxale de l’homme, qui est néant mais aussi merveille, y compris par son corps, appelé à croître aussi bien physiquement que moralement et ecclésialement.
L’attribution du texte reste discutée. Il est ici proposé de restituer à Basile ces homélies qu’il aurait composées, vers la fin de sa vie (c’est-à-dire à la fin des années 370), pour compléter ses Homélies sur l’Hexaéméron (SC 26), inachevées. Peut-être Grégoire de Nysse a-t-il joué lui-même un rôle dans l’édition de ces homélies ? La tradition manuscrite connaît en tout cas de multiples états du texte, et c’est la version courte qui est ici éditée.
Alexis Smets, s.j., né en 1934, est un jésuite de Belgique, tout comme le Bollandiste Michel Van Esbroeck (1934-2003), qui a enseigné à l’Institut pontifical oriental de Rome, ainsi qu’à Paris et à Munich.
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Plusieurs dizaines de manuscrits grecs nous transmettent, tantôt sous le nom de Basile de Césarée, tantôt sous celui de Grégoire de Nysse, deux homélies qui commentent successivement les deux récits de création de l’être humain, celui de Gn 1, 26-28 et celui de Gn 2, 7, et l’indécision des éditeurs et spécialistes a suivi celle des manuscrits. Il semble qu’on puisse aujourd’hui restituer à Basile ces homélies qu’il aurait composées, vers la fin de sa vie (fin des années 370), pour compléter son Hexaemeron inachevé. Peut-être Grégoire de Nysse a-t-il joué un rôle dans l’édition de ces homélies, dont l’emplacement dans les manuscrits, par rapport à d’autres œuvres de Basile ou de Grégoire sur le début de la Genèse, montre les façons différentes dont les copistes envisageaient leur appartenance à l’un ou l’autre corpus.
On reconnaît dans la tradition manuscrite trois états différents du texte, une version courte (celle ici éditée), une version longue et une version remaniée, certains de ces remaniements étant liés à la crise iconoclaste du IXe siècle.
Première homélie. Se connaître par l’écriture ; la merveille du corps humain ; créons l’homme, une décision trinitaire ; l’être humain image de Dieu par sa raison qui lui assure la domination sur les autres créatures ; sens de croissez et multipliez-vous ; image et ressemblance : une image donnée, une ressemblance acquise par la foi ; la femme aussi est à l’image ; être maître de soi avant d’être maître du monde.
Seconde homélie. D’après l’écriture, l’être humain est peu ou beaucoup ; le récit de création nous éclaire : il est poussière, mais devenue être humain par la main même de Dieu. L’être humain à la fois créé (Gn 1, 26) et modelé (Gn 2, 7) : créé pour l’âme, modelé pour le corps, créé pour la décision de Dieu, modelé pour sa réalisation ; croissance des animaux, croissance de l’être humain ; le paradis et ses occupants ; façon pour les humains d’y retourner ; le septième jour ; sens de l’hebdomade, du chiffre sept, du huitième jour, venue finale de Dieu ; l’être humain sur terre et ses passions ; sens du modelage du corps : perfection de sa structure, en particulier de l’œil.
Extrait(s)
Homélie II, 5 (SC 160, p. 237)
Aux animaux dénués de raison, il a donc été dit Croissez selon le développement corporel, au sens de l’achèvement de la nature, mais à nous il est dit Croissez selon l’Homme intérieur, dans la ligne du progrès qui mène à Dieu. Ainsi faisait Paul, tendu vers ce qui était en avant, oubliant ce qu’il laissait en arrière. Telle est la croissance des choses spirituelles, l’acquisition de la piété, l’extension vers le progrès : nous porter sans cesse vers les choses qui sont, laisser toujours derrière soi l’acquis précédent et chercher, autant qu’il le faut, ce qui manque à la piété. (…) C’est en marchant ainsi que le juste culmine à la pointe extrême du bien. Croissez donc, de cette croissance qui est selon Dieu, de ce développement qui est celui de l’Homme intérieur.
Errata
Page Localisation Texte concerné Correction Remarques
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