• SC 149

    Grégoire de Nazianze

    La Passion du Christ
    Tragédie

    décembre 1969

    Introduction, texte critique, traduction, notes et index de André Tuilier.

    Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique.
    ISBN : 9782204036924
    364 pages
    Une tragédie chrétienne, inspirée d'Euripide !

    Présentation

    Le Christus patiens est la tragédie chrétienne par excellence. À travers la passion, la mort, la mise au tombeau et la résurrection de son fils, Marie, Mère de Dieu, entourée d’un chœur, y tient le premier rôle, avec l’apôtre Jean, le « Théologien », un messager, Joseph d’Arimathie et Nicodème, Madeleine, les grands prêtres, la garde, Pilate lui-même.

    Centon d’Euripide sur la Passion du Christ, son attribution à Grégoire de Nazianze fait toujours couler beaucoup d’encre. Tout en reprenant les vers mêmes du grand Tragique, l’auteur utilise les thèmes et la mise en scène du théâtre grec. En 2602 vers et l’équivalent de trois actes, il donne ainsi un exemple de la réception de la culture païenne dans le christianisme. Il nous a, en outre, conservé d’importants fragments de certaines tragédies d’Euripide qui sont aujourd’hui perdues.

     

    André Tuilier (1921-2014), ancien directeur de la Bibliothèque de la Sorbonne et spécialiste de la tradition de l’œuvre d’Euripide, a édité plusieurs Poèmes du Nazianzène dans la Collection des Universités de France et, aux Sources Chrétiennes, avec. W. Rordorf, la Didachè (SC 248).

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    L’histoire du texte de La passion du Christ n’est pas pour rien dans les débats que cette œuvre a suscités. En effet, aucun manuscrit de la pièce ne remonte au-delà du XIIIe siècle, mais certains des manuscrits des XIIIe et XIVe siècles font état d’accidents dans une tradition antérieure. La tradition manuscrite attribue l’œuvre à Grégoire de Nazianze. Cette attribution a été contestée, souvent en même temps que sa datation. Il y a actuellement un consensus pour reconnaître, avec l’éditeur du volume, son exactitude. Le titre sous lequel cette pièce est connue, en latin Christus patiens, lui a été attribué ultérieurement.

    La tradition manuscrite, tardive, est cependant riche : vingt-cinq manuscrits antérieurs à l’editio princeps de 1542 nous sont connus. Tous remontent à un archétype de la fin du IVe ou du début du Ve siècle. Vingt-trois appartiennent à la même famille. Les deux autres sont le Parisinus grec 2875 (C), le plus ancien témoin connu (seconde moitié du XIIIe siècle), et un manuscrit du XIVe siècle qui s’appuie sur lui.

    Le texte grec de ce volume constitue une nouvelle édition critique.

     

    Le Christus patiens est un centon d’Euripide : il est composé pour moitié de vers provenant de sept pièces du dramaturge grec. La pièce est précédée d’un prologue de trente vers qui en précise le sens et la portée dogmatique. Il annonce les souffrances de la Vierge au moment de la Passion du Christ. Pour justifier cette mise en scène, il évoque la chute d’Adam et les origines du mystère de l’Incarnation et de la Rédemption. Marie, appelée Theotokos (mère du Christ) est la protagoniste du drame. Auprès d’elle, saint Jean tient le second rôle, et apparaît sous les traits du théologien et du disciple bien-aimé. La pièce se présente comme une trilogie : la Passion et la mort du Christ (1-1133) ; le Christ au tombeau (v. 1134-1905) ; la Résurrection du Christ (v. 1905-2602). Ces trois épisodes correspondent aux trois jours que les récits évangéliques assignent au mystère de la Rédemption. Ils maintiennent l’unité de la tragédie chrétienne dans la tradition biblique et la tradition classique.

    Certains tenants de la falsification de l’attribution tenaient le Christus patiens pour une œuvre forgée par les apollinaristes pour la diffuser auprès des fidèles sous le nom de leurs adversaires, et ainsi les tromper. Au contraire, l’œuvre est d’une orthodoxie inattaquable et s’inscrit justement dans la polémique anti-apollinariste, et dans la continuité de la perspective mariologique de Grégoire, qui s’intéresse à Marie Theotokos en tant que personne souffrant avec son fils et attestant sa divinité. Même si certains de ses doutes ou certaines expressions de sa douleur peuvent nous paraître excessifs, la Vierge reste toujours consciente de la nécessité de sa participation à la Passion, et ses intentions restent pures.

    Extrait(s)

    (v. 1818-1831, p. 275)

    Malheureuse que je suis ! Quand mon âme est inquiète et que le cœur est torturé par l’angoisse, comment le sommeil peut-il fermer mes paupières ? Hélas ! Mon enfant, ton meurtre est inique ! Malheur à moi pour le sort qui m’est contraire, il contredit mes espérances, même s’il est conforme aux prophéties. J’ai déjà supporté de dures épreuves depuis les tout premiers instants de ta naissance miraculeuse, mais la douleur faisait bientôt place à la joie, quand tu étais là pour dissiper mes peines ; maintenant, ma souffrance est indicible, hélas ! Comment la supporter ? Que faire désormais après ces maux sans issue ? Comment le sommeil pourrait-il se fixer sur mes yeux pour les calmer ?

    Errata

    Page

    Localisation

    Texte concerné

    Correction

    Remarques

    16

    note 3

    Voir Bibliographie, p. 118

    Voir Bibliographie, p. 117

     

    29

    note 1, l. 4

    voir p. 79

    voir p. 78

     

    29

    note 1, l. 6

    voir p. 103

    voir p. 100

     

    29

    note 4

    Voir plus loin, p. 80

    Voir plus loin, p. 78-82

     

    33

    note 1, l. 3

    Voir plus loin, p. 85

    Voir plus loin, p. 83

     

    34

    l. 6

    l’évêque de Nazianze

    Grégoire de Nazianze

    De même pages 46, 54, 58 (note 3), 62 (note 2), 70 (note 1), 72

    37

    l. 9

    κάρα

    κάρας

     

    46

    l. 20-21

    Cependant Tierney a tort de parler

    Cependant Tierney est moins éloquent en parlant

     

    54

    l. 10

    Grégoire

    cet homme illustre

     

    58

    à la fin de la note 2

    l’Apostat. »

    l’Apostat. » Voir p. 103-106.

     

    60

    note 1, l. 6

    Episcopi Nazianzeni

    Nazianzeni

     

    60

    note 1, l. 15

    Directeur d’Études

    Directeur des Études

     

    73

    l. 21

    dieu incarné

    Dieu incarné

     

    76

    note 2, 2e l. avant la fin

    xviie siècle

    xviiie siècle

     

    78

    l. 13

    Δ

    Δ,

     

    84

    note 1

    Voir plus haut

    Voir plus haut, p. 33

     

    85

    l. 5

    exemplaire de translittération

    exemplaire de translittération du haut Moyen Âge

     

    85

    note 2

    Voir plus haut, p. 29

    Voir p. 103

     

    90

    l. 8-9

    Comme on le dira plus loin

    Comme on le dira plus loin  p. 95-96

     

    91

    note 2, l. 4

    l’explicit de F

    la date de F

     

    91

    note 2, l. 5-6

    la chancellerie impériale est toujours restée fidèle

    la chancellerie impériale était toujours restée fidèle 

     

    91

    note 2, l. 8

    Il faut cependant admettre que le copiste de F adopte le comput occidental

    Il faut admettre que, près d’un demi-siècle après la prise de Constantinople, le copiste de F adopta le comput occidental

     

    106

    note 2, l. 1

    Brambs

    Brambs, le philologue autrichien

     

    132

    apparat critique, vers 66

    χαλκοῦ CAΔBN

    χαλκοῦ AΔBN

     

    135

    l. 23 (vers 96)

     

     

    Renvoi mutuel entre versets

    v. 96 // 2003 // 2194

    v. 98-99 // 637 // 1860-1862

    v. 414 // 1817

    v. 613 // 1609

    v. 686 // 1493

    v. 764 // 1973 // 2235

    v. 906 // 1132

    v. 987 // 513

    v. 1783 // 2010

    v. 1870 // 2390

    v. 2096 // 2452

    v. 2128-2133 // 2444

    v. 2100 // 2542

    149

    l. 17-19

    Je ne sais si c’est un ange ou un homme qui a dit ces paroles au traître, (265)

    (265) Je ne sais si c’est un ange ou un homme qui a dit ces paroles au traître,

     

    150

    apparat critique, vers 277

    αἰχρός A

    αἰσχρός A

     

    165

    l. 10

    enfant

    Fils

    et passim (notamment dans la traduction des v. 458, 803, 818, 832, 853, 887, 898, 1330, 1335, 1374, 1434, 1481, 1519, 1630, 1632, 1821, 2020, 2083)

    193

    apparat critique, vers 813

    κατενυνεγμένος

    κατενυνεγμένος BN

     

    197

    apparat critique, vers 871

    θίγειν Vindob. theol. gr. 280

    θίγειν Vindob. theol. gr. 280 (cf. p. 109-110)

     

    213

    apparat critique, vers 1075

    δ’ A Eur. : τ’ ΔBN

    δ’ CA Eur : τ’ ΔBN

     

    221

    l. 1-2

    (1135) Mais, voici que Joseph s’avance en pressant le pas, il a

    Mais voici que Joseph s’avance en pressant le pas, (1135) il a

     

    223

    l. 14

    (1165) Pourquoi es-tu restée seule auprès de ton Fils pour

    Pourquoi es-tu restée seule auprès de ton Fils (1165) pour

     

    229

    note 1

    voir p. 65-66 et 127

    voir p. 65-67 et 127

     

    229

    l. 4

    O visage divin

    O Visage divin

     

    255

    6e l. avant la fin (vers 1573)

    tu es le Fils de Dieu le Père descendu du ciel sur la terre

    tu es le Fils de Dieu le Père, descendu du ciel sur la terre

     

    257

    l. 4 (vers 1583)

    inextinguible

    inextinguibles

     

    287

    apparat critique, vers 1966

    ἔργω

    ἔργῳ

     

    291

    note 1, 3e l. avant la fin

    Voir aussi le v. 2468

    Voir aussi le v. 2467

     

    294

    apparat critique, vers 2055

    λαμπροπυρσόμορφ C

    λαμπροπυρσόμορφος C

     

Du même auteur

  • SC 405
    SC 405

    Discours 6-12

    mars 1995

    Le « Démosthène chrétien », en 7 discours intimement liés à la vie du Théologien.

  • SC 384
    SC 384

    Discours 42-43

    octobre 1992

    La foi, l’Église, l’amitié : « le Théologien » dit adieu au concile de Constantinople et à son grand ami Basile.

  • SC 358
    SC 389

    Discours 38-41

    janvier 1990

    De Noël à la Pentecôte : 4 pièces majeures dans l'œuvre du « Démosthène chrétien ».

  • SC 318
    SC 318

    Discours 32-37

    juin 1985

    Conflits internes, victoire de l'orthodoxie et exégèse : beau menu pour ces 6 discours du « Démosthène chrétien ».

  • SC 309
    SC 309

    Discours 4-5

    janvier 1984

    Deux virulentes invectives contre l'empereur païen mort en 363.

  • SC 284
    SC 284

    Discours 24-26

    décembre 1981

    Le martyre et la philosophie : beau menu pour ces 3 discours du « Démosthène chrétien ».

  • SC 270
    SC 270

    Discours 20-23

    janvier 1980

    Théologie, orthodoxie et paix de l'Église : beau menu pour ces 4 discours du « Démosthène chrétien ».

  • SC 250
    SC 250

    Discours 27-31

    décembre 1978

    Quand la Trinité trouve son expression la moins imparfaite : les fameux « Discours théologiques ».

  • SC 247
    SC 247

    Discours 1-3

    janvier 1978

    Fuir le sacerdoce ? Un bien curieux début de carrière pour le théologien qui aspirait à la vie d'ermite.

  • SC 208
    SC 208

    Lettres théologiques

    décembre 1974

    En quelques petites pages, une leçon de théologie qui anticipa ou inspira bien des conciles.