• SC 129

    Syméon le Nouveau Théologien

    Traités théologiques et éthiques, tome II
    Éthiques 4-15

    décembre 1967

    Introduction, texte critique, traduction et notes par Jean Darrouzès, a.a.

    Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique.
    ISBN : 9782204038829
    521 pages

    Point de bonne théologie sans une vie de charité : 18 discours d'un père spirituel à Constantinople, vers l'an mil.

    Présentation

    Dans ces Traités théologiques et éthiques, Syméon le Nouveau Théologien (949-1022), higoumène du monastère de Saint-Mamas à Constantinople, s’attaque aux questions spirituelles les plus importantes, comme la perfection chrétienne, l’impassibilité et le péché, la prééminence de la charité, la contemplation, la connaissance et la vision de Dieu, la présence et la possession consciente de l’Esprit, l’union de Dieu avec l’âme, mais aussi celle du corps avec l’âme et celle des trois, les maladies de l’âme, l’affranchissement des passions et l’acquisition des vertus, la naissance de l’amour de Dieu en l’être humain, le fait que la véritable connaissance spirituelle est un effet de la grâce, le jour du Jugement, le renoncement et le ministère pastoral, le prix du temps, le symbolisme des rites, la communion, la solitude.
    Après le tome I (SC 122), ce volume comprend les traités éthiques IV à XV, avec plusieurs index : textes de l’Écriture, auteurs cités, noms propres, et surtout l’index analytique d’un certain nombre de mots grecs (presque mille) intéressant la théologie mystique et, en particulier, les modalités de la connaissance.

    Jean Darrouzès (1912-1990), de l’Institut Français d’Études byzantines, était augustin de l’Assomption. 

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Les Traités théologiques et éthiques de Syméon le Nouveau Théologien sont en grande partie une œuvre de controverse, témoignant de la querelle entre Syméon et Étienne de Nicomédie autour de l’opposition entre théologie mystique et théologie intellectualiste. Bien que la datation précise du texte soit malaisée, la dimension éristique de ces traités indique une date de composition aux alentours de 1000-1009. L’édition de la collection des traités repose sur celle de Nicétas Stéthatos, disciple de Syméon. Elle comprend 3 écrits théologiques et 15 éthiques. Cette collection est le dernier témoin d’un ensemble de traités dont on a connaissance par des mentions sporadiques, et qui comprenait des écrits apologétiques, antirrhétiques, théologiques et éthiques.

                Cet ensemble forme donc une collection stable et bien définie dès l’origine : l’établissement du texte de la présente édition repose sur deux témoins principaux : deux manuscrits du XIe s. qui sont des témoins directs de l’édition de Nicétas, auxquels est alliée une deuxième famille de 4 manuscrits du XIVe s. L’ensemble des témoins met au jour une composition uniforme qui contient toujours titre, division du volume, subdivisions en chapitres (pour les traités éthiques 1 et 2), notes et préface en vers.

    On trouvera dans ce deuxième volume les traités éthiques 4 à 15, où le développement oscille sans cesse entre l’exégèse, la réflexion théologique et l’exhortation. On peut distinguer deux groupes : d’abord les traités 4 à 11, plus amples, dont le style témoigne tant d’un caractère empirique de la pensée de Syméon, qui affectionne les exemples suggestifs, pittoresques et la simplicité des comparaisons pour asseoir son discours théologique (comme dans le traité 6), que du conflit théologique qui oppose Étienne de Nicomédie à l’auteur (notamment dans le traité 5, qui constitue une réponse pas à pas aux arguments des adversaires de la vision consciente de l’Esprit, qui prétendent que la grâce peut se trouver dans l’âme à son insu). Les traités 12 à 15, quant à eux, sont plus brefs que les précédents, et ont sans doute été joints à cette collection parce que Syméon les aurait composés après avoir été démis de sa charge d’higoumène.

                C’est dans cet ensemble de traités que Syméon insiste sur ce qui constitue une part importante de sa théologie : l’apatheia, ou impassibilité, qu’il définit comme l’état qui se ferme aux influences extérieures pour assurer la permanence de Dieu en lui. Il est notable que le texte porte une trace si visible des conflits dans lesquels se trouve pris Syméon : il ne s’agit pas de discours réels, mais de morceaux de circonstance qui défendent une doctrine générale contre des adversaires réels mais non nommés. En effet, Syméon s’adresse toujours à un moine sans le citer ; on sait, grâce à la Vie de Nicétas, qu’il s’agit d’Étienne de Nicomédie. La valorisation, chez Syméon, d’une connaissance de Dieu qui ne procède pas de l’étude mais de l’expérience, de la « chose vue » (traité 5), tranche avec ce que l’on sait du profil des adversaires de Syméon, et d’Étienne en particulier.

    Extrait(s)

    Traité éthique XI, 167-182, p. 341-343. 

    Ô immensité de gloire ineffable, ô excès d’amour ! Celui qui contient toutes choses habite à l’intérieur d’un homme corruptible et mortel, dont toutes choses sont au pouvoir de celui qui l’habite, et l’homme devient vraiment comme femme qui porte un enfant. O prodige stupéfiant d’un Dieu incompréhensible, œuvres et mystères incompréhensibles ! Un homme porte sciemment en lui Dieu comme lumière, celui qui a produit et créé toutes choses, y compris l’homme qui le porte ; celui-ci le porte à l’intérieur comme un trésor qui transcende mots, parole, qualité, quantité, image, matière et figure, formé qu’il est dans une beauté inexplicable, tout entier simple comme la lumière, lui qui transcende toute lumière ; et cet homme, serrant ses mains autour de son corps, circule au milieu de nous, ignoré de tous ceux qui l’entourent. Qui décrira donc en termes suffisants la joie de cet homme ? Que pourrait désirer d’autre un tel homme ?

    Errata

    Page Localisation Texte concerné Correction Remarques
    373 l. 9 ab imo mes biens-aimés bien-aimés  
    373 l. 2 ab imo mes enfants enfants  

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