-
SC 126 bis
Cyrille de Jérusalem
Catéchèses mystagogiques
décembre 1988Introduction, texte critique et notes de Auguste Piédagnel.
Deuxième édition revue et augmentée (remplace le n° 126 paru en 1966)ISBN : 9782204077804228 pagesIndisponible chez notre éditeurUne initiation donnée depuis le Saint-Sépulcre, révélant le sens des mystères.Présentation
Les vingt-quatre Catéchèses attribuées à Cyrille de Jérusalem ont rendu son nom célèbre et constituent l’un des trésors les plus précieux de l’antiquité chrétienne. Les dix-neuf premières furent adressées à des candidats au baptême et contiennent un enseignement doctrinal sur ce sacrement et sur ses rites ; elles expliquent aussi les articles du Credo. Quant aux cinq dernières, dites Catéchèses mystagogiques – celles que l’on trouve dans ce volume –, elles portent sur la liturgie des trois sacrements reçus au cours de la Vigile pascale : baptême, confirmation et eucharistie. Introduite et annotée avec soin, cette édition offre beaucoup de rapprochements avec les œuvres similaires de cette époque où la liturgie et la pastorale sacramentelle, intimement fondues, trouvent leur forme pour des siècles. On a donc là un document fondamental pour toute recherche historique ou réflexion théologique en ces domaines.
Le mot des Sources Chrétiennes
La réimpression de la deuxième édition des Catéchèses mystagogiques de Cyrille de Jérusalem (IVe s.) met de nouveau à la disposition du lecteur un volume régulièrement demandé. Chacune de ces catéchèses décrit de manière précise les rites de l'initiation chrétienne et en explique le sens. Elles constituent un témoignage précieux pour les théologiens et les historiens de la liturgie baptismale, dont elles retracent les différentes étapes : la renonciation à Satan et la profession de foi ; le baptême proprement dit et le rite de la chrismation ; la célébration eucharistique et les rites de communion. L'exposé est donc très pédagogique et très concret, et les explications données facilement accessibles à tout catéchumène ou à tout baptisé encore aujourd'hui. Nul besoin donc d'être un spécialiste pour lire ce livre ! On y verra, par exemple, que le rite consistant à recevoir la communion dans la main, proposé par le concile Vatican II, n'est pas une nouveauté, mais une manière fort ancienne pour les chrétiens de traduire leur respect pour le corps du Christ :
« Quand donc tu t'approches (pour communier), ne t'avance pas les paumes des mains étendues, ni les doigts disjoints ; mais fais de ta main gauche un trône pour ta main droite, puisque celle-ci doit recevoir le Roi, et, dans le creux de ta main, reçois le corps du Christ, disant : 'Amen'. Avec soin alors sanctifie tes yeux par le contact du saint corps, puis prends-le et veille à n'en rien perdre. (...) Dis-moi en effet, si l'on t'avait donné des paillettes d'or, ne les retiendrais-tu pas avec le plus grand soin, prenant garde d'en rien perdre et d'en subir dommage ? » (Cat. V, 21).
Jean-Noël Guinot
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Cyrille a été évêque de Jérusalem entre 350 et 387 (date de sa mort). C’est dans le cadre de son ministère qu’il eut, chaque année, à prêcher plusieurs jours pendant l’octave de Pâques aux nouveaux baptisés de la vigile, à qui il explique le sens des sacrements qu’ils ont reçus : avant la célébration on fait la catéchèse prébaptismale (l’histoire sainte, le credo), mais on n’explique pas à l’avance le sens des rites, qui n’est éclairé qu’après coup : c’est le sens de la mystagogie, où la liturgie elle-même enseigne. Les 5 catéchèses expliquent donc les rites du baptême, de la chrismation et de l’eucharistie, que les nouveaux baptisés ont reçus dans la même cérémonie.
L’attribution à Cyrille de Jérusalem a été contestée. La tradition manuscrite oscille entre Cyrille et Jean II, son successeur ; certains estiment que Jean aurait révisé l’œuvre de Cyrille, d’autant que certains éléments liturgiques ne remontent pas plus haut que la fin du 4e siècle : Jean serait donc l’auteur de la révision définitive des homélies de Cyrille. L’édition du texte grec se trouve dans 10 manuscrits, du 10e au 16e siècle, répartis en 3 familles. Il en existe une version arabe dans un manuscrit de 909.
Contenu
Catéchèse 1 : le baptême (1). le vestibule ; typologie pascale de la Mer rouge, du sang de l’agneau ; la renonciation à Satan (et aux idoles païennes) ; la profession de foi vers l’orient.
Cat. 2 : le baptême (2). Le retrait des vêtements ; l’onction ; la triple immersion ; imitation de la mort du Christ et réalité de la participation à la vie.
Cat. 3 : la chrismation. Imitation de celle du Christ au Jourdain qui a reçu l’Esprit ; efficacité de l’onction ; chrismation du front, des oreilles, du nez, de la poitrine ; préfigurations scripturaires.
Cat. 4 : l’eucharistie (1). L’institution de la cène ; participer au pain, c’est participer au corps et au sang du Christ ; préfigurations scripturaires ; pain et vin sont vraiment le corps et le sang du Christ.
Cat. 5 : l’eucharistie (2). Le lavage des mains ; le baiser de paix ; la prière eucharistique et son introduction ; l’épiclèse ; les intercessions ; le Notre Père commenté ; la communion, le respect pour le pain eucharistique.
Extrait(s)
Catéchèse 2, 6-7 ( p. 115-117)
Que personne donc n’estime que le baptême obtient seulement la grâce de la rémission des péchés, et de l’adoption de fils, comme le baptême de Jean qui ne procurait que la rémission des péchés. Mais pour nous, qui sommes exactement instruits, nous savons que s’il est purification des péchés et intermédiaire du don de l’Esprit Saint, il est aussi la réplique de la Passion du Christ. Et c’est pourquoi Paul à l’instant proclamait : Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés dans le Christ Jésus, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême (Rm 6, 3-4). Peut-être en effet s’exprimait-il ainsi à l’égard de certains, disposés à voir dans le baptême l’intermédiaire de la rémission des péchés et de l’adoption de fils, mais non pas la participation, en imitation, aux véritables souffrances du Christ.
Nous devons donc l’apprendre : tout ce que le Christ a enduré, c’est pour nous et pour notre salut qu’en réalité et non en apparence il l’a subi ; et nous, nous devenons participants à ses souffrances. D’où la proclamation parfaitement exacte de Paul : « Si nous sommes devenus une même plante avec le Christ, par la ressemblance de sa mort, nous le serons aussi par la ressemblance de sa résurrection. » Bonne également l’expression : « une même plante ». Puisqu’en effet ici a été plantée la vraie vigne, nous aussi, par la participation au baptême de sa mort, nous sommes devenus « une même plante » avec lui. Applique ton esprit avec beaucoup d’attention aux paroles de l’Apôtre. Il n’a pas dit : Si nous sommes devenus une même plante par la mort, mais par la ressemblance de la mort.
Catéchèse V, 21. Rite de communion
Quand donc tu t’approches (pour communier), ne t’avance pas les paumes des mains étendues, ni les doigts disjoints ; mais fais de ta main gauche un trône pour ta main droite, puisque celle-ci doit recevoir le Roi, et, dans le creux de ta main, reçois le corps du Christ, disant : « Amen». Avec soin alors sanctifie tes yeux par le contact du saint corps, puis prends-le et veille à n’en rien perdre. (…) Dis-moi en effet, si l’on t’avait donné des paillettes d’or, ne les retiendrais-tu pas avec le plus grand soin, prenant garde d’en rien perdre et d’en subir dommage?
Errata
Page
Localisation
Texte concerné
Correction
Remarques
62
l. 8, l. 9 ab imo
Ἡσαΐας
Ἠσαΐας
83
l. 1-2
Première catéchèse mystagogique aux nouveaux baptisés
Première mystagogie aux nouveaux illuminés
Cf. P. 15.
150
Apparat critique § 4,1
ἐϐόα
ἐϐόᾳ
150
Apparat critique 4,2-3
ἄ.τ.κ.ἐ. A ἐ.ἄ.τ.κ.
ἄ.τ.κ.ἔ. A ἔ.ἄ.τ.κ.
154
Apparat critique § 7,5
Π.τὸ
Π. τὸ
178
l. 2
Anastasie
Anastasis